Le socle de protection sociale universelle : principe et financement

socle de protection social

Pour comprendre ce qu'est le projet de socle de protection sociale universelle, il convient de re-contextualiser la situation dans laquelle se trouvent actuellement les pays du monde.

La genèse du projet de protection sociale universelle

Il existe un grand nombre d'inégalités sociales au sein des pays mais également entre les pays dits « riches » et les pays émergents ou en voie de développement. Ces inégalités concernent notamment l'accès aux soins médicaux et l'accès aux aides et aux minima sociaux permettant de vivre décemment. Selon une étude de l'ONU, on dénombrait ainsi en 2011 :

  • 5,1 milliards de personnes sans aucune protection sociale (telle une mutuelle) dans le monde ;
  • Seulement 15% de personnes au chômage percevant une aide ;
  • Environ 40% de la population mondiale vivait en dessous du seuil de pauvreté internationale qui est de 1,4 euro par jour.

C'est pour répondre à ces problématiques importantes que le projet du socle de protection sociale universelle a été initié par le conseil des chefs de secrétariat des Nations Unies. L'OIT et l'OMS sont à la tête de cette initiative.


Qu'est-ce que le socle de protection sociale universelle ?

Le socle de protection social universelle est un projet à l'ambition mondiale dont l'objectif est d'instaurer un dispositif de sécurité et de protection sociale minimal dans chaque pays du monde.

La mise en place de ce socle devra permettre à tous les individus de bénéficier de soins médicaux de bonne qualité, et ce, dans de bonnes conditions. La santé ne devra plus être un « luxe », favorisant parfois le basculement en dessous du seuil de pauvreté. Il devra également permettre aux chômeurs et aux travailleurs pauvres de percevoir un revenu minimum de sécurité et/ou des prestations sociales. Le projet de socle de protection universelle devra enfin favoriser l'accès à des services et ressources essentiels comme l'eau, l'alimentation ou encore l'éducation…

L'ambition profonde derrière ce projet est d'intégrer une dimension plus sociale à la course à la mondialisation qui est actuellement à l'œuvre dans le monde. Le socle devra permettre de réduire les inégalités entre les pays riches et les pays pauvres ou émergents.

De plus, dans ce contexte de crise économique, le socle de protection sociale universelle constituerait une base sociale stable pouvant, dans une certaine mesure, relancer la croissance, augmenter la productivité des pays et prévenir les crises et leurs éventuelles répétitions.


Comment le socle serait-il financé ?

Selon un rapport de faisabilité remis par Michelle Bachelet le 26 septembre 2011, chaque pays doit se pencher individuellement sur la manière, le temps et les moyens financiers nécessaires (à travers des taxes par exemple) pour mettre en place un dispositif cohérent adapté à ses spécificités et ses besoins.

En revanche, la question du financement du socle de protection sociale universelle n'a pas été entièrement tranchée pour les pays en voie de développement. L'hypothèse de créer un programme mondial a cependant été émise. L'idée serait de récréer la dynamique internationale ayant permis de créer les programmes de lutte contre le sida, le paludisme ou encore la tuberculose. Ces programmes ont démontré la capacité de la communauté internationale (gouvernements, donateurs privés, etc.) à se mobiliser de manière pérenne et efficace.

Et aujourd'hui, où en est le projet ?

L'évolution du projet de socle de protection sociale universelle reste à l'heure actuelle très opaque et sa mise en œuvre semble difficile.

Le projet se heurte en partie aux réticences de certains pays émergents. Ces derniers voient dans le socle de protection sociale universelle un risque d'augmentation du coût du travail sur leur territoire, élément qui constitue à l'heure actuelle leur principal atout compétitif face aux pays « riches ».

Le projet de socle de protection sociale universelle est donc un projet mondial ambitieux qui demandera du temps. Sa réalisation apporterait une plus grande cohésion sociale.