Touchant environ une femme sur dix, l'endométriose se manifeste généralement par des douleurs menstruelles intenses et/ou des problèmes de fertilité. Le diagnostic, souvent fortuit, intervient actuellement avec un délai moyen de sept ans.
Pour briser ce cycle tardif, la Haute autorité de santé (HAS) envisage de faciliter l'accès précoce à un test salivaire concluant via un forfait dit «innovation». Cependant, elle demeure prudente et attend de plus amples informations avant de prendre une décision définitive sur un remboursement généralisé.
Rompre avec le diagnostic tardif
Si le gouvernement s'en tient aux recommandations de la HAS, les femmes de plus de 18 ans présentant des signes cliniques de cette maladie chronique pourront bénéficier gratuitement de ce test baptisé Endotest.
Conçu par la société biotechnologique lyonnaise Ziwig, ce test a obtenu l'approbation de la HAS pour ses excellentes performances diagnostiques, après une évaluation indépendante de son utilité clinique.
Yahya El Mir, fondateur et président de la start-up, se réjouit de cette reconnaissance affirmée de leur travail,
Qualifiant cela d'extrêmement encourageant. Le fait de pouvoir réduire la durée de diagnostic de 7 ans à quelques jours grâce à un simple test salivaire constitue une véritable révolution, se félicite le dirigeant de la biotech.
Ce test consiste à prélever une petite quantité de salive riche en micro-ARN, qui permettent d'explorer de manière approfondie le fonctionnement biologique des cellules et de fournir des données inaccessibles par imagerie ou chirurgie. Ce diagnostic précis et fiable nécessite ensuite un séquençage haut débit et l'utilisation d'un algorithme développé par l'intelligence artificielle.
Des études supplémentaires s'avèrent indispensables
Une étude menée par l'INSERM en 2023 a démontré que l'Endotest était précis à 95 %. Néanmoins, la HAS insiste sur la nécessité de réaliser des études supplémentaires pour évaluer sa véritable efficacité pour une utilisation au quotidien, bien qu'elle reconnaisse les attentes élevées des patientes à l'égard de ce test. C'est pourquoi elle propose dans l'immédiat de le rendre accessible gratuitement aux femmes atteintes d'endométriose.
Cette prise en charge temporaire ne pourra toutefois se faire qu'à condition de procéder à de nouvelles études qui détermineront la possibilité ou non d'un remboursement permanent par l'assurance santé.
En attendant cette décision qui pourrait améliorer grandement la vie des patientes en France,
L'Endotest est disponible depuis plus d'un an dans une dizaine de pays en Europe et au Moyen-Orient, et son coût avoisine les 1 000 euros, explique Yahya El Mir.
Dans le même temps, Hervé Fernandez, chirurgien gynécologue, professeur à l'université Paris Saclay, soulève la question cruciale de la gestion des résultats obtenus à partir du test et des traitements qui pourraient en découler.
À ce jour, il n'existe aucun traitement définitif contre cette maladie, bien que l'hormonothérapie et/ou la chirurgie puissent parfois ralentir sa progression.
Ziwig développe actuellement une autre version du test visant à définir les caractéristiques de l'endométriose en fonction des patientes afin d'adapter les traitements.
- Un test salivaire d'une précision de 95 % pourrait révolutionner le diagnostic de l'endométriose.
- La HAS recommande de le rendre accessible gratuitement aux patientes.
- Des études supplémentaires sont nécessaires avant un remboursement généralisé.