
En place depuis 2011, « l'option démographique » qui est censée soutenir les médecins qui exercent dans les « déserts médicaux » va être repensée par l'Assurance maladie. L'aide à l'installation pour les médecins libéraux sera plus axée vers ceux qui s'y installent. Explications.
Par la voix de son directeur Nicolas Revel, l'Assurance maladie envisagerait de revoir sa copie concernant l'aide à l'installation des médecins libéraux dans les « déserts médicaux ».
Ce budget de 30 millions d'euros alloué par l'Assurance maladie dans le cadre d'un grand plan de lutte contre les déserts médicaux voulu par Marisol Touraine, Ministre de la Santé, est en place depuis 2011. Une loi appelée « pacte national territoire-santé » a même été votée dans ce sens en 2015 pour « promouvoir la formation et l'installation des professionnels de santé en fonction des besoins des territoires ».
Le but de ces mesures est d'orienter les médecins libéraux et autres professionnels de santé à venir s'installer dans les communes touchées par la « désertification médicale ». Or l'enveloppe budgétaire de l'Assurance maladie ne serait pas assez bien répartie selon Nicolas Revel et bénéficierait en grande partie (90%) à ceux qui y exercent déjà. Seulement 3 millions d'euros seraient destinés aux jeunes médecins volontaires pour exercer dans les déserts médicaux.
En plus de rééquilibrer ce budget en faveur des nouveaux professionnels de santé venant s'installer dans les territoires sous-dotés, l'Assurance maladie voudrait « accélérer » le versement de l'aide à l'installation qui serait actuellement d'un an et demi en moyenne. La discussion entre l'Assurance maladie et les syndicats des médecins sur ce sujet devrait avoir lieu lors de la convention actuellement en cours.