
Dans son dernier livre blanc "Santé connectée, de la e-santé à la santé connectée", le Conseil national de l'Ordre des médecins (CNOM) préconise le remboursement des objets connectés par l'assurance maladie, chose qui n'a jamais été faite auparavant. Éclaircissements.
Surveillance des données
Comme nous le disions dans un précédent article, les objets connectés seront de plus en plus présent dans le domaine de la santé (100 000 applications mobile santé recensées dans le monde en 2013 d'après le quotidien des médecins). Les patients étant toujours plus friands de ces technologies (bracelets connectées, balances intelligentes...), les médecins sont convaincus du potentiel qu'elles représentent pour le suivi médical et l'autoévaluation des activités pour les patients.
Cependant, certaines questions sont soulevées à propos de cette nouvelle tendance : qu'en est-il de la protection des données ? De part les utilisations qui en sont faites, les applications amassent de nombreuses informations personnelles (activité physique, mensurations, poids, rythme cardiaque, etc.) et ce, de façon quotidienne. Existerait-il une barrière de la vie privée, du secret médical ? Le CNOM aborde ces questions dans son livre blanc.
Des conditions à respecter
Le CNOM recommande un usage éthique de ces objets, dans le cadre d'une "stratégie nationale d'e-santé". Pour se faire, il faudrait procéder dans un premier temps au tri des technologies existantes afin de séparer ce qui est utile de ce qui ne l'est pas, à l'aide d'une l'expertise scientifique neutre. Le but sera de reconnaître officiellement les bénéfices des applications pour la médecine et les patients pour qu'elles puissent être prises en charge par la sécurité sociale. Une autre condition consisterait à surveiller les données récoltées.
Il apparaît évident qu'un risque existe au niveau du secret médical, c'est pourquoi le système de remboursement que propose de mettre en place l'Ordre des médecins ne devrait pas être appliqué sans que des mesures de réglementation rigoureuses ne soient en vigueur. C'est selon eux un moyen incontestable d'empêcher que les données privées des utilisateurs ne tombent entre de mauvaises mains. La Commission nationale de l'informatique et des libertés (CNIL) s'est notamment penchée sur le sujet.
Du côté des mutuelles ?
Certaines assurances santé se penchent d'ores et déjà sur la question. Axa a par exemple expérimenté d'offrir des promotions sur certains de ses services à ses assurés qui s'équipent de bracelets mesurant leur activité physique.
Attention tout de même à ne pas tomber dans un système privilégiant les accords commerciaux plutôt que les libertés individuelles en faisant payer plus cher la même assurance à un adhérent n'ayant pas accepté cette offre. Le sujet reste toutefois ouvert de ce côté, affaire à suivre...