Les mairies vont bientôt pouvoir obliger les personnes louant des logements meublés pendant une courte durée,
à se déclarer. Il s’agit donc, concrètement, des utilisateurs d’Airbnb ou de ceux des concurrents. Mais cette déclaration ne sera obligatoire que dans certaines conditions.

Les grandes villes concernées
Depuis le 30 avril, les villes de plus de 200 000 habitants et celles de la petite couronne parisienne pourront obliger les loueurs recourant aux plates-formes numériques (Airbnb, Homlidays, Housetrip…) à se déclarer en mairie.
Ce décret a pour principal but de réguler ces locations de résidences principales pour que la location ne dépasse pas les 25 jours par an. Si le loueur ne respecte pas cette durée, celui-ci pourra se voir sanctionné d'une amende.
Pourquoi cette décision ?
Les hôteliers n'apprécient guère ces plates-formes. Selon eux, ils sont victimes d'une concurrence déloyale. Dans un communiqué, les syndicats UMIH (Union des Métiers et des Industries de l'Hôtellerie) et GNC (Groupement National des Chaines) se félicitent que « la France se dote enfin d'outils pour permettre contrôle et transparence des locations meublées ». La GNC et l'UMIH espèrent également voir « les municipalités se saisir de cette nouvelle opportunité sans plus attendre ».
Une mise en place délicate ?
Aibnb se défend en mettant en avant la difficulté de mise en œuvre de cette mesure, notamment par rapport au nombre de contrôles à effectuer. Par exemple, 65 000 logements parisiens sont disponibles sur la plate-forme. Mais, à l'inverse, la société déclare avoir trouvé « des solutions de collaboration avec les collectivités locales pour la collecte automatique de la taxe de séjour qui sera étendue à 50 communes au 1er mai ».
Toujours dans l'optique de prouver sa bonne foi et de montrer qu'il ne veut pas « ubériser » l'hôtellerie française, Airbnb a décidé de bloquer automatiquement ses utilisateurs quand ils décident de louer leur logement plus de 120 nuits par an. La plate-forme collaborative va même plus loin en transmettant les coordonnées des personnes demandant à dépasser ce seuil, afin d'avoir des contrôles ciblés et efficaces. Ce dispositif est d'ailleurs déjà en place à Amsterdam et à Londres. La bataille entre ces plates-formes et les hôteliers est donc loin d'être terminée