Testée depuis fin mai dans les Hauts-de-France, la plateforme Cybermalveillance.gouv.fr vient d’être lancée depuis le 17 octobre 2017 sur tout le reste du territoire français, il s'agit d'une plateforme permettant aux victimes d'attaques informatiques de se mettre en relation avec des prestataires spécialisés.

La mise en relation entre victimes et partenaires
La plateforme provient d'un document conçu et publié en 2015 par l'ANSSI (l'Autorité Nationale en matière de Sécurité et de défense des Systèmes d'Information), l'instance chargée de protéger tous les réseaux de l'État et qui est capable de contrôler la sécurité des organisations essentielles pour le gouvernement.
La seule limite de cette instance est qu'elle n'était pas en mesure, en tout cas avant la mise en place de cette plateforme, de pallier les problèmes de piratage informatique des milliers de PME, de TPE, d'administrations publiques et autres particuliers.
Il s'agit d'une plateforme en ligne permettant la mise en relation des victimes de cyberattaques avec des prestataires spécialisés locaux pouvant les aider. Le jour du lancement de la plateforme, 1 123 prestataires étaient recensés et répartis partout en France.
La plateforme Cybermalveillance.gouv.fr a trois missions principales :
- la mise en relation des victimes et des prestataires locaux,
- la diffusion des préventions,
- l'étude de l'état de la menace.
« On a un enjeu en France aujourd'hui à sécuriser, à créer un contexte de confiance, qui fait qu'à aucun moment il ne puisse y avoir un doute, un doute sur la sécurisation des échanges qu'on peut avoir, un doute sur la qualité et sur l'hébergement des données stratégiques de mon entreprise, et cela, quelle que soit ma taille », a expliqué Mounir Mahjoubi, le secrétaire d'État chargé du numérique.
Observation de l'évolution des menaces
À l'heure actuelle il est très difficile de connaître le nombre exact d'attaques informatiques touchant l'ensemble des utilisateurs français. Avec la mise en place de la plateforme Cybermalveillance.gouv.fr, il sera possible de donner un chiffre précis de ces cyberattaques.
La mise en place de ce dispositif dans les Hauts-de-France a permis une estimation de la répartition des attaques informatiques entre les particuliers et les entreprises. Sur 724 victimes recensées sur la plateforme depuis le mois de mai, 64% sont des particuliers, 30% sont des entreprises et 6% sont des administrations publiques.
Une majorité des victimes a subi une attaque de ransomwares : un logiciel malveillant cryptant les données et demandant de l'argent pour les décrypter. Ce type d'attaque représente 51% des cyberattaques chez les particuliers et 60% chez les entreprises. Développée depuis plusieurs années par des compagnies d'assurances généralistes ou des assureurs spécialisés, l'assurance cyber-risques permet aujourd'hui aux entreprises de se couvrir contre les cyber-attaques.
« Il y a 50 ans, pour faire face à des problématiques d'une telle ampleur, on aurait créé une administration de plus. Ici, on a lancé une expérimentation […] et cela s'est développé en l'espace de deux ans », a renchéri le secrétaire d'État.