En janvier dernier, les ventes de véhicules particuliers neufs ont affiché un recul de 13,5 % en France. Les acteurs du secteur ont déjà anticipé cette tendance dès l’annonce de la mise en place des nouvelles normes environnementales. Ils ont d’ailleurs alerté les autorités européennes sur le sujet, mais sans succès. Désormais, les constructeurs se contentent d’éviter les amendes.

L’année 2020 démarre mal pour le secteur automobile

Le malus appliqué en assurance auto est déterminé selon le profil et l'historique du conducteur. Quant au malus écologique, il est évalué en fonction du niveau d'émissions de CO2 du véhicule. Ce taux lui-même est calculé en se fondant sur certains critères spécifiques.

À partir de mars prochain, cette base de calcul sera remplacée en raison du changement des normes en la matière. De ce fait, le niveau d'émissions de chaque voiture variera sensiblement, modifiant également le malus associé. Face à cette situation compliquée, les acheteurs potentiels hésitent à passer à l'acte et les chiffres de vente commencent à baisser.

Une baisse concernant surtout les modèles thermiques

134 000 voitures neuves ont été vendues en France en janvier dernier. Le Comité des constructeurs français d'automobiles (CCFA) constate ainsi une baisse significative par rapport aux 155 000 unités écoulées sur la même période en 2019.


Le recul le plus important a été observé chez le groupe Renault. Il a en effet enregistré une chute de 17,5 % en un an. De son côté, PSA affiche également des chiffres à la baisse, avec un recul de 6 %.

Pour sa part, le constructeur nippon Toyota a réussi à augmenter ses chiffres de ventes grâce au succès populaire de ses modèles hybrides. Les hybrides rechargeables tendent également à gagner en parts de marché. Cette progression a d'ailleurs continué en janvier dernier.

Les électriques, quant à elles, représentent actuellement 8 % des véhicules neufs immatriculés en France. La Renault Zoe fait notamment partie des modèles électriques préférés des consommateurs. Une situation au détriment du diesel. Désormais, cette motorisation n'est plus présente que sur un tiers des véhicules dans le pays.

Une conséquence directe des normes européennes antipollution

D'après les données brutes communiquées par le CCFA au début de ce mois-ci, le nombre de nouvelles immatriculations dans l'Hexagone a baissé de 13,44 % en janvier dernier. Ce recul contraste avec les bons résultats du dernier trimestre 2019.

Les ventes de véhicules particuliers neufs ont en effet progressé d'environ 30 % en décembre dernier. Cette augmentation significative s'explique par la stratégie adoptée par de nombreux Français. Anticipant le durcissement des règles antipollution, ils ont décidé d'acheter à la fin de l'année pour éviter d'être pénalisés. En effet, les nouvelles mesures sont entrées en vigueur à partir du 1er janvier 2020.

Les constructeurs ont d'ailleurs misé sur ce réflexe des consommateurs pour améliorer leur bilan annuel. Ils ont ainsi développé des offres exceptionnelles et procédé à de grands déstockages.

En même temps, les fabricants automobiles doivent se conformer au plus vite au plafond d'émissions de CO2 de 95 g/km fixé par l'UE pour éviter les sanctions. La liquidation des stocks était donc nécessaire pour mieux maîtriser le taux de polluant émis par l'ensemble de leur parc.