En raison de l’augmentation du niveau de sinistralité, les acteurs marocains du secteur assurantiel veulent améliorer leur dispositif de lutte contre les déclarations frauduleuses. Cette intention a été annoncée depuis 2018. Sauront-ils faire en sorte que les démarches douteuses soient davantage ciblées ? Les changements les plus visibles sont observés au niveau des centres d’indemnisation express.

Depuis que l'année a commencé, les souscripteurs d'assurance auto indiquent subir un allongement de la durée d'indemnisation des dommages, qui s'étend de 10 à 15 jours.
Ces estimations sont aussi celles des professionnels de l'assurance sur le marché marocain. Cette expérience est mal vécue, sachant que les voitures concernées demeurent longtemps immobilisées.
Si les opérations d'inspection deviennent la règle et que les contrôles se multiplient, c'est parce que les procédures de remboursement ont été renforcées à plusieurs échelons. Cette mesure relayée par nombre de courtiers s'inscrit dans le cadre de la lutte antifraude. Mais les experts sont loin d'en être satisfaits.
Les procédures doivent être optimisées et les assureurs doivent bénéficier d'outils adaptés
Puisque les déclarations frauduleuses de sinistres tendent à s'accroître, le processus de détection a été en grande partie révisé dès début 2019. Par exemple, les examens requis en vertu de la convention d'indemnisation directe (CID) ont été revus le 1er janvier dernier.
Il s'agit de faciliter la gestion des expertises qui vont à l'encontre de celles de l'expert automobile et de tenir compte de l'abandon du mode forfaitaire.
À cette initiative s'ajoute l'instauration d'un extranet qui sert de centrale des sinistres permettant d'optimiser le ciblage des fausses déclarations. Il est consultable par les assureurs et les gestionnaires de contrats, comme l'expliquent certains connaisseurs.
Par ailleurs, un courtier rapporte que les intermédiaires sont désormais avertis lorsque le client souscrit une nouvelle assurance auto, notamment grâce à un outil de détection de la multiassurance.
Mais selon les experts, les assureurs doivent encore améliorer leurs démarches, de sorte que les risques soient identifiés et gérés de manière proactive. Pour ce faire, les données doivent être à la fois complètes et qualitatives.
Les professionnels découragent le passage au niveau des centres de dédommagement express
Les assureurs, pour la plupart, restreignent la possibilité de se faire indemniser auprès des centres de remboursement express. Cette limitation vaut particulièrement pour les dédommagements afférents au premier sinistre qui survient au cours de l'année, sachant que le second est suivi d'un doublement de la franchise.
Cette dernière s'établit à 5 000 dirhams en moyenne, ce qui ne correspond plus à une offre d'assurance auto pas cher.
Dans les détails, il a été reconnu que les déclarations transmises aux centres en question contribuent à l'augmentation de la sinistralité.
Or, au départ, ils ont été instaurés pour écourter la durée de remboursement des assurés et simplifier la procédure y afférente. En effet, l'attente dure seulement entre 12 heures et 48 heures en moyenne.
Les experts tiennent aussi à ce que les compagnies d'assurance élaborent un programme permettant de piloter les résultats. Il doit par exemple permettre de contrôler non seulement les coûts liés aux sinistres, mais aussi les dépenses rattachées au remplacement des pièces de rechange et à la main-d'œuvre. Pour ce qui est de la détection des auteurs d'escroquerie, ils doivent être blacklistés.