L’idée de taxer les véhicules de plus de 1,8 tonne faisait l’objet d’un long débat ces derniers temps. La mesure n’enchantait pas spécialement Bruno Le Maire. Le ministre de l’Économie voulait éviter de pénaliser davantage les contribuables qui étaient déjà fragilisés par la crise. Mais le gouvernement a fini par aller dans le sens de la Convention citoyenne pour le climat.

Le marché des SUV en sera lourdement impacté
Ces dernières années, les SUV se sont imposés, doucement, mais surement dans le parc automobile français. Leur succès ne se dément pas. Ce qui a poussé les constructeurs à développer de nombreuses gammes, à l'image des 2008, 3008 et 5008 de chez Peugeot ou encore de la Captur ou d'Arkana chez Renault. À l'heure actuelle, 38 % des voitures neuves vendues en France sont des SUV.
Pour les modèles les plus récents, les constructeurs ont veillé à respecter les nouvelles normes, notamment celles relatives aux émissions de CO2. Mais désormais, le système de bonus malus se basera également sur le poids des véhicules.
En effet, la Convention citoyenne pour le climat, soutenue par la ministre de la Transition écologique, a obtenu gain de cause auprès du gouvernement, insistant sur le fait que le poids des véhicules influait directement sur leur empreinte carbone.
Malgré le veto du ministre de l'Économie, l'exécutif va donc infliger un malus aux véhicules pesant plus de 1 800 kg. Les propriétaires devront ainsi payer 10 euros pour chaque kilo en trop.
À noter que les véhicules électriques et hybrides ne sont pas concernés par la décision.
Selon Barbara Pompili,
Par rapport à une berline, un SUV émet 20 % de gaz à effet de serre en plus, d'où la nécessité de la taxation en guise de mesure dissuasive pour les automobilistes.
« Peut mieux faire ! », selon le WWF
L'association WWF France est, sans surprise, favorable à la taxation des véhicules lourds. Même si elle félicite le gouvernement de la décision qui vient d'être prise – et qui sera intégrée dans le projet de loi de finances 2021, l'association pense que la mesure reste insuffisante.
D'après le WWF,
Le problème se situe au niveau du poids limite. Les véhicules de plus de 1 800 kg ne représentent qu'une part infime du parc automobile. Il serait plus judicieux d'abaisser le seuil à 1 240 kg.