2020 ne démarre pas sous les meilleurs auspices pour les acteurs de l’industrie automobile en France. D’après les chiffres compilés par «?Les Échos?», le cabinet IHS prévoit une chute de 22 % du volume de production de l’ensemble des usines installées sur le territoire français. La situation devrait toutefois s’améliorer au cours des années suivantes.

La délocalisation, principale cause de la baisse de production
En s'appuyant sur la tendance en matière de ventes de véhicules sur le marché européen, le cabinet d'analyse IHS anticipe une diminution de 100?000 unités de la production des usines françaises.
La première cause de ce ralentissement est la délocalisation partielle des activités des constructeurs,
notamment du groupe PSA.
En effet, l'assemblage des 146?000 exemplaires de la nouvelle version de la Peugeot 2008 ne se fera pas à Mulhouse, mais sur le site de Vigo en Espagne. En outre, la Peugeot 208 sera désormais fabriquée dans une nouvelle usine sur le sol marocain. Enfin, Sochaux perd la production de l'Opel Grandland X, qui sera à l'avenir constituée de l'autre côté du Rhin.
Les délocalisations opérées par Renault contribuent également à la chute de production de voitures en France. C'est le cas de la nouvelle Clio, qui sortira des usines basées en Turquie et en Slovénie, délaissant celle de Flins dans les Yvelines, soit 41?000 voitures en moins.
Les firmes étrangères installées dans l'Hexagone ne sont pas en reste. Smart va voir sa production se réduire du tiers, l'usine de Moselle passant à l'électrique. De son côté, alors qu'une croissance des volumes était attendue du futur site français de Toyota, le constructeur nippon reporte son chantier.
Léger rebond et stabilisation des volumes au-delà de 2020
1,7 million de véhicules devraient être produits entre le 1er janvier et le 31 décembre 2020, soit une diminution de 50 % par rapport aux records établis en 2004 et avec un potentiel impact négatif sur le marché de l'assurance auto. Un expert de la prévision au sein du cabinet IHS explique le mouvement par laSurvenue simultanée de réorganisations dans les usines.
Après cette année de repli, le cabinet IHS anticipe néanmoins un léger rebond de la production. Les chiffres montrent ainsi une stabilisation à environ deux millions d'automobiles à partir de 2021. Pour autant, les volumes seront inférieurs de 200?000 unités à leur niveau de 2018 et 2019.
Il estime que
le nombre de voitures produites par Renault se maintiendra autour de 600?000 à 700?000 par an, un recul plus marqué n'étant à craindre qu'en cas de fermeture d'une usine.
Quant à PSA, le spécialiste table sur « un million de véhicules en moyenne », le décrochage actuel étant attribué à des problèmes structurels.