Le développement de la conduite électrique va de pair avec la multiplication des bornes de recharge. Différents acteurs français de l’immobilier et de la mobilité l’ont bien compris et souhaitent investir dans l’extension du réseau. Notamment à travers les immeubles de copropriété. L’objectif est de parvenir à équiper entre 50 et 60 % des parkings dans les cinq prochaines années.

Les chiffres communiqués par la plateforme Caradisiac font état d'une augmentation continuelle des parts de marché des véhicules électriques en France. Le rythme ne suit cependant pas cette croissance en ce qui concerne les infrastructures de recharge. Plusieurs acteurs se sont réunis pour y remédier. Cela inclut l'Avere-France, la Fédération nationale des agents immobiliers (FNAIM) et les syndics de copropriété. Leur objectif est de développer les installations de recharge pour les immeubles de copropriété. Un programme de formation sera mis en place dans ce cadre, dédié aux syndics et aux bailleurs sociaux. L'idée étant qu'ils aient conscience des enjeux et contribuent activement à la promotion de la mobilité électrique.
Des difficultés liées à l'aménagement des immeubles
Il est important que les syndics possèdent des compétences suffisantes sur le sujet, souligne le président de la FNAIM, Jean-Marc Torollion. Le programme de formation élaboré vise ainsi à leur faire comprendre leur rôle face à la promotion de l'électrique. Un mécanisme qui s'avère indispensable alors qu'ils seront amenés à prendre des décisions au niveau des immeubles qu'ils doivent gérer.
Les réglementations actuelles imposent déjà le pré-équipement des places de stationnement pour les nouvelles constructions. Le chemin de câble et les armoires doivent être disponibles au préalable et les percements effectués. Les occupants n'auront plus qu'à brancher les fils pour que la station soit opérationnelle. Malgré l'existence de ce cadre réglementaire, la mise en œuvre est complexe selon les professionnels, surtout pour les logements anciens.
L'aménagement est rarement adapté à des bornes de recharge. Lorsque l'immeuble possède des parkings, les réserves de puissance de la colonne montante ne suffisent pas toujours. Elles permettent de raccorder trois ou quatre véhicules et non l'ensemble des places disponibles.
L'énergie utilisée est un autre point à observer. Est-il nécessaire que les utilisateurs souscrivent chacun un contrat qui leur est propre ? Dans ce cas, ils peuvent évaluer les offres en amont à l'aide d'un simulateur identique au comparateur assurance auto. La seconde option sera d'avoir une borne partagée accessible à l'ensemble des occupants.
90 % des recharges réalisées au bureau ou à domicile
Il appartiendra aux syndics de copropriété de prendre la décision quant à l'aménagement, en tenant compte des attentes des utilisateurs. Le coût représente à cet égard un facteur à ne pas négliger. À ce sujet, les initiateurs du projet évoquent des frais d'installation de 8 000 à 9 000 euros par parking. La prime Advernir représente une solution dans ce cadre pour financer 50 % des charges. Le confort offert en échange peut en outre convaincre les occupants à participer à l'investissement.
L'Association européenne des constructeurs automobiles indique une croissance notable des ventes pour les voitures électrifiées ces dernières années. Leur part de marché a décuplé en cinq ans, selon l'organisme. Les infrastructures de recharge publiques n'ont cependant augmenté que de 2,5 %. La France devrait pourtant avoir un parc composé à 50 % de modèles électriques d'ici 2035.
Le pays compte actuellement 55 000 stations publiques. Le taux d'équipement des parkings de copropriété est toutefois de 1 à 2 %. Le programme de formation élaboré prévoit 300 sessions consacrées à la mobilité électrique. Le partenariat mis en place pour son lancement est conclu entre :
- L'Avere-France (Association nationale pour le développement de la mobilité électrique) ;
- L'UNIS (Union des syndicats des professionnels de l'immobilier) ;
- La FNAIM ;
- La FNAR (Fédération nationale des associations régionales HLM).
Cette initiative paraît utile alors que 90 % des recharges ont lieu au bureau ou au domicile du conducteur. La copropriété concerne par ailleurs 10 millions de logements dans l'Hexagone, réunissant 45 % des Français.