Citiz, qui compte 12 sociétés dans son réseau, pourrait être un exemple à suivre pour les acteurs de la location de voiture. Elle se lance sur le secteur de l’autopartage avec une flotte de quelques véhicules seulement. Pourtant, elle réussit à être rentable. La patience et une capacité à s’adapter aux attentes des utilisateurs représenteraient les clefs du succès.

Citiz est une entreprise présente dans les grandes villes des provinces françaises. Son métier consiste à proposer des véhicules aux usagers avec le principe de l'autopartage. Le service est disponible dans des villes comme Grenoble ou Strasbourg.
Cette structure, aux capacités quelque peu réduites, fait figure d'exception dans son secteur. En effet, elle a réussi là où des constructeurs comme BMW a échoué. Elle parvient en effet à être rentable dans un domaine où plusieurs acteurs ont été contraints d'abandonner. Pour y parvenir, Citiz a sa propre politique. Cela repose en partie sur une capacité à s'aligner sur les besoins du marché.
Augmenter progressivement la capacité de la flotte
Citiz compte actuellement 1 600 voitures disponibles dans 150 villes. L'entreprise semble être affectée par sa clientèle avec peu de moyens financiers. Aussi, elle peine à développer sa flotte. Des inégalités sont même constatées d'une ville à un autre. Grenoble, Lyon et Strasbourg font partie des mieux fournies, avec 150 à 200 véhicules mis à la disposition des utilisateurs. Des villes comme Arras ne comptent en revanche qu'à peu près 10 voitures.
Ce qui semble être un handicap fait néanmoins partie des stratégies de développement de l'entreprise française. Comme le souligne son PDG Jean-Baptiste Schmider, mettre une centaine véhicules en même temps pourrait coûter cher à une entreprise dans l'autopartage. Citiz préfère ainsi augmenter leur nombre au fur et à mesure. Ce qui laisse aux consommateurs le temps d'adopter ce nouveau moyen de déplacement.
Grâce à sa politique, la majeure partie des coopératives qui composent son réseau auraient généré une rentabilité en 2019. 2020 a toutefois été une année différente en raison de la crise sanitaire. L'entreprise n'a pas échappé aux impacts de la pandémie de la Covid-19. Une situation partagée avec tous les acteurs de l'automobile, à l'instar des constructeurs, des compagnies d'assurance et des concessionnaires.
Plusieurs années nécessaires pour parvenir à un équilibre
Dans ce contexte, Jean-Baptiste Schmider rappelle que la patience été l'un des ingrédients de la réussite de Citiz. Il précise :
Il faut 6 à 8 ans pour arriver à l'équilibre sur un territoire.
Il s'agirait du temps nécessaire pour appréhender les besoins et les habitudes des potentiels utilisateurs dans chaque ville. Du fait de son métier, l'entreprise aurait également besoin d'avoir des collaborateurs de confiance, des réparateurs notamment. Elle doit savoir repérer ceux qui peuvent s'adapter à son rythme. Des personnes en mesure de rendre les véhicules avant le week-end afin de les mettre à la disposition des clients.
Avant Citiz, le marché a déjà vu passé des acteurs comme Zipcar, filiale de la société Avis. BMW et Daimler se sont également lancés avec une structure baptisée Share Now aux États-Unis. Cependant, ces derniers ont dû faire face à des pertes pendant de nombreuses années.
Cela dit, Citiz a un avantage que n'ont pas ses prédécesseurs. Il réunit 8 coopératives d'intérêt collectif et 4 sociétés parapubliques. Elles peuvent se permettre de patienter, contrairement aux entreprises où il faut tenir compte des attentes des actionnaires.