Les constructeurs automobiles s’accordent sur un objectif commun. Avec l’ambition européenne de zéro émission de CO2 en 2035, il faut trouver une solution pour le lithium-ion. Si certains se tournent vers la batterie solide, d’autres préfèrent adopter une approche progressive. D’un autre côté, des projets de gigafactories de lithium-ion se développent en France.

La compétition est lancée pour les constructeurs de voitures électriques. Il s'agit à la fois de proposer des véhicules à forte autonomie et un bon leadership industriel. La technologie actuelle (lithium-ion) permet de réaliser un trajet de 400 à 500 kilomètres avec des véhicules électriques familiaux. Cela équivaut à parcourir la distance entre Paris et Lyon (450 kilomètres environ) avec seulement une recharge. L'objectif de zéro émission que l'Europe s'est fixé pour 2035 oblige toutefois les fabricants à trouver une alternative au lithium-ion. Supprimer ce dernier est pourtant difficile à envisager quand les constructeurs investissent dans la sauvegarde des métaux rares et des gigafactories . Des milliards d'euros sont en jeu.
Des véhicules de plus en plus performants
Une assurance voiture électrique coûte moins cher qu'un véhicule thermique. Le modèle du véhicule, son utilisation et la longueur des trajets effectués font également partie des critères à tenir en compte.
Avec des voitures de plus en plus autonomes, il faut s'assurer que les cotisations ne haussent pas.
Carlos Tavares annonce une autonomie de 600 à 700 kilomètres pour les prochaines voitures électriques de Stellantis. Elles sont prévues disponibles sur le marché d'ici 2024 ou 2025. L'EQS de Mercedes et la gamme de Lucid Motors sont, quant à eux, conçus pour atteindre une autonomie de 800 kilomètres . ProLogium souhaite même pousser l'autonomie de ses véhicules électriques. La Tesla Model 3 peut actuellement rouler sur 600 kilomètres sans recharge. ProLogium compte développer un modèle similaire, mais avec une autonomie de 1 000 kilomètres .
ProLogium souhaite se démarquer de ses concurrents en passant par une nouvelle technologie : les batteries solides . Il va communiquer l'emplacement de sa gigafactory européenne vers la moitié de l'année 2023. La société taïwanaise a annoncé son projet d'investir dans une batterie solide à l'occasion du Mondial de l'automobile en octobre à Paris.
Des avis partagés sur le lithium-ion
Guillaume Crunelle de Deloitte estime que le leadership industriel ne doit pas se focaliser sur le lithium-ion . Il suggère de trouver une solution axée vers le futur. Ce spécialiste de l'automobile récapitule les défis à relever :
La vraie percée vers la batterie de demain sera lorsqu'une batterie permettra de recharger rapidement tout en offrant une forte densité, donc plus d'autonomie.
Contrairement à ProLogium, Verkor du groupe Renault travaille sur une technologie différente qui succédera au lithium-ion. Pour cette start-up, il est difficile d'adopter la batterie solide, une solution non-maîtrisée. Elle se réfère notamment aux problèmes de performance et de charge avec les Autolib, une décennie auparavant. Verkor explique aussi qu'il existe différentes étapes avant la batterie solide. Ce fabricant propose, entre autres, le mélange d'autres matières comme le manganèse et le graphite pour faciliter la recharge rapide du véhicule.
En parallèle, les Hauts-de-France accueilleront bientôt trois gigafactories du lithium-ion. Cette technologie est populaire auprès de grandes marques comme Renault, Mercedes et Peugeot. Ces fabricants comptent amortir leurs investissements avant d'installer d'autres gigafactories. Ils ajoutent que chaque batterie a sa propre chimie qui est parfois difficile à adopter.