Les semi-conducteurs continuent à manquer. Par conséquent, les constructeurs automobiles sont contraints d’adopter des solutions alternatives pour pouvoir poursuivre leur activité. Ainsi, plusieurs enseignes ont supprimé différentes options sur leurs voitures. Une situation qui pourrait persister jusqu’à mi 2022. Avant cette année, la crise ne devrait, en effet, connaître aucun éclaircissement.

Alors que la pénurie de puces électroniques frappe de nombreux secteurs depuis de longs mois, aucune amélioration n'est en vue. Au contraire, celle-ci risque de durer au moins jusqu'à la fin du premier semestre 2022, explique le fabricant taïwanais Foxconn. Même prédiction pour Jean-Marc Chéry, le président du directoire et DG de STMicroelectronics. En parallèle, une baisse de la demande s'avère improbable dans une société tournée de plus en plus vers les objets connectés.
À l'échelle du globe, les chaînes d'approvisionnement connaissent une forte perturbation. Parmi les secteurs les plus affectés figure l'industrie automobile. Cette dernière compte de nombreuses usines fermées depuis le début de la crise.
Diminuer la consommation de puces électroniques
Les constructeurs automobiles ont préparé une riposte pour ne pas avoir à réduire leur production. Ils envisagent ainsi de restreindre leurs besoins en semi-conducteurs, quitte à supprimer certaines options. Une stratégie limitée dans le temps et qui permettrait de réduire le manque à gagner.
Sur ce point, Volkswagen affirme avoir diminué sa production de 100 000 voitures entre janvier et mars 2021. Pour Stellantis, ce chiffre s'élève à 190 000 véhicules pour la même période. Des valeurs qui pèseront également lourd dans le bilan de filières comme l'assurance auto.
Face à cette situation sans précédent, les réactions se multiplient à tous les niveaux. Les États membres de l'Union européenne envisagent une alliance entre plusieurs fabricants européens de puces. Cela devrait permettre d'en produire deux fois plus à l'horizon 2030. Aux États-Unis, une réunion s'est récemment tenue à la Maison Blanche. Avec une discussion axée sur les solutions à apporter, elle a vu la participation des principaux acteurs de la filière.
Un recul tactique
Dans ce contexte, l'innovation a été sacrifiée pour limiter la casse. Ces dernières années, il s'agit pourtant d'une question déterminante dans le secteur de l'automobile. Ainsi, le SUV hybride Arkana de Renault n'embarquera plus l'écran géant placé derrière son volant. De même, le Losange ne proposera plus la recharge par induction pour cette gamme. Chez Peugeot, la berline compacte 308 ne sera plus équipée de compteurs numériques. Seule consolation pour les clients, le véhicule coûtera 400 euros de moins avec son tableau de bord à aiguilles.
D'un autre côté, la surveillance des angles morts des rétroviseurs latéraux disparaîtra des RAM 1500 de Dodge. Concernant la marque Nissan, des milliers de modèles qui sortiront durant les prochains mois ne seront plus munis de GPS. Quant à General Motors, il a décidé de retirer l'outil dédié à l'économie de carburant de ses camionnettes Silverado. Ce qui entraînera une augmentation de la consommation de carburant.