L’abaissement de l’âge limite à 17 ans pour la délivrance du permis. La possibilité de s’exercer sur un simulateur de conduite. Ou encore l’apprentissage sur boîte automatique… Ces trois nouvelles réformes sur le permis de conduire ne font pas l’unanimité auprès des professionnels du secteur. Les responsables de certaines écoles de conduite se sentent en effet lésés par ces mesures.

Réduire le coût du permis ?
Entrée en vigueur le 22 juillet dernier, la refonte du système du permis de conduire a pour objectif de réduire le coût du permis de conduire et les délais pour le passer. Les mesures incluses dans la réforme ne plaisent toutefois pas à tous, notamment aux auto-écoles.
Concernant la conduite sur simulateur, le nombre d'heures d'apprentissage est passé de 5 h à 10 h. L'avantage de cette extension se situe au niveau du coût dans la mesure où ces heures de formation reviennent moins chères que celles de conduite normale qui tiennent compte du prix du carburant et de l'amortissement du véhicule.
Or, d'après le responsable d'une école de conduite à Verneuil, « le prix d'un simulateur équivaut à celui d'une voiture », ce qui représente un important investissement qui mérite réflexion.
Des méthodes qui doivent être complémentaires
Les associés de Verneuil Conduite soulignent que
« Le simulateur et la conduite doivent se compléter pour plus d'efficacité ».
Ils rapportent que
« Les élèves ne sont pas très enthousiastes à l'idée d'apprendre sur simulateur parce qu'ils n'ont pas la sensation de conduire réellement ».
Par ailleurs, ce système pousse les jeunes à se raccrocher aux écrans alors qu'il faudrait les en sortir.
En ce qui concerne le passage de l'épreuve pratique du permis à 17 ans, le responsable de CS Verneuil ne voit pas de changement majeur dans cette réforme, puisque l'élève ne pourra toujours pas être au volant avant ses 18 ans.
D'ailleurs, cette mesure ne concerne même pas la moitié des élèves en conduite accompagnée. Ce qui est nouveau, c'est que le jeune aura l'opportunité de passer ses examens de conduite sans qu'il y ait interférence avec d'autres examens officiels comme le baccalauréat.
La boîte automatique marque un point
La réforme sur le développement de l'apprentissage sur boîte automatique est plutôt bien accueillie par les professionnels. Selon eux,
« Il s'agit d'une occasion de se mettre au diapason avec la transition écologique et l'expansion des véhicules électriques ».
Par ailleurs, apprendre sur boîte automatique ne nécessite au minimum que 13 h de formation et 7 h de plus pour obtenir le permis « boîte manuelle » sans devoir passer par un examen.
Toutefois, pour le responsable de CS Verneuil,
« Cette méthode n'est pas efficace puisque l'évaluation tient compte du suivi de la formation de 7 h et non des compétences de l'apprenti conducteur à utiliser une boîte manuelle ».
Vers une déshumanisation du métier ?
Pour certaines écoles de conduite, si ces réformes ne sont pas révolutionnaires pour la profession, elles apportent quand même du bon.
Elles s'entendent pour affirmer qu'une véritable baisse du prix du permis repose sur une diminution significative de la taxe sur le coût total. Souscrire une assurance auto pas chère peut aussi les aider.
D'après le responsable de CS Verneuil,
« Le plus regrettable est la tendance vers la déshumanisation du métier en réduisant les temps d'apprentissage ».
Pour ce professionnel, rien ne vaut l'accompagnement et le suivi d'un formateur pour mieux apprendre.