Les grands équipementiers de l’industrie automobile tricolore ont récemment publié leurs résultats trimestriels sur la période de janvier à mars 2022. L’occasion qui a permis de découvrir que la grande majorité de ces opérateurs ne sont pas près de voir le bout du tunnel face à la crise de production constatée depuis l’apparition du coronavirus.

Les équipementiers ne sont pas près de voir le bout du tunnel face à la crise de production

Valeo, Plastic Omnium, Faurecia (rebaptisé Forvia) et Michelin figurent dans la liste des grands équipementiers faisant figure d'assurance voiture pour l'industrie automobile française. Dans le lot, le champion du pneu est le seul à pouvoir se targuer d'enregistrer des résultats positifs au premier trimestre de 2022 se manifestant à travers la croissance de 19% de ses ventes.

Pour les autres, la situation est toute autre. Ce, pour la simple raison que l'activité de ces derniers est étroitement liée aux aléas de la production mondiale. Et dans ce domaine, ces opérateurs s'accordent à dire que la crise qui a pris racine depuis l'apparition de la pandémie du Covid-19 n'est pas près de s'estomper suite à l'arrivée de nouveaux facteurs.

Des résultats en baisse pour la majorité

Comme susmentionné, Michelin est l'unique équipementier à enregistrer une croissance des ventes au premier trimestre. Pour les autres, la période est plutôt marquée par la décadence se manifestant à travers une baisse 18,2% de la production automobile au niveau européen contre 4% à l'échelle mondiale.

Dans cette optique, inutile de préciser que les acteurs du Vieux Continent sont les plus à souffrir avec un penchant pour les grands équipementiers tricolores qui ont vu leur chiffre d'affaires reculer à hauteur de :

  • 16,7% pour Plastic Omnium ;
  • 7% pour Valeo ;
  • 8,7% sur le trimestre, avec une chute à 20% en mars pour Faurecia.

Les arrêts de la production expliquent cette tendance selon ces opérateurs s'accordant à dire que, porté par différents leviers, ce phénomène n'est pas près de s'estomper et aurait tendance à se renforcer dans les mois qui viennent.

Un phénomène porté par différents leviers

Pour les équipementiers, cette baisse du chiffre d'affaires n'est pas le fruit du hasard. Du moins, en ce qui concerne ceux qui sont concernés puisque pour sa part, Michelin est à l'abri des aléas de la production mondiale, grâce à son penchant pour le marché du remplacement plutôt que celui de l'équipement. Pour les autres, la liste des facteurs faisant figure d'obstacle est longue.

À commencer par la pandémie qui est à l'origine de la crise de production notamment engendrée par les difficultés d'approvisionnement en puces. Et alors que le retour à la normale venait à peine de commencer, un autre élément s'est ajouté à la liste depuis fin février en faisant allusion aux conséquences indirectes du conflit russo-ukrainien entravant l'activité de certains fournisseurs.

Et puisque cette guerre à tendance à s'éterniser, les opérateurs impactés estiment qu'ils auront à en subir les conséquences pour quelques mois encore. Et comme si cela ne suffisait pas, ils pensent également que la situation actuelle en Chine n'est pas pour arranger les choses. Ce, en prenant compte de la recrudescence de l'épidémie du coronavirus forçant le gouvernement chinois à adopter de nouvelles mesures de confinement depuis avril. Nul besoin de souligner que les équipementiers en sont impactés à travers l'arrêt ou le ralentissement des activités comme l'explique Plastic Omnium :

Les mesures prises paralysent l'activité dans certaines régions et pèsent également sur la chaîne logistique mondiale.

Et les premiers signes se font déjà sentir selon cet opérateur constatant une légère baisse au niveau des ventes. Même son de cloche du côté de Forvia qui a réduit de 4 millions sa prévision quant à la production automobile mondiale pour l'établir à 74,2 millions. Un point de vue partagé par Valeo faisant savoir que :

Nous restons très attentifs à l'évolution de la situation sanitaire en Chine et à ses conséquences sur le niveau global des volumes de production, notamment au deuxième trimestre.