La conduite en état d’ivresse peut causer des accidents mortels. C’est la raison pour laquelle des tests d’alcoolémie sont souvent effectués lors des contrôles routiers. Actuellement, les contrevenants peuvent éviter de se faire retirer leur permis de conduire. Pour ce faire, ils doivent installer un éthylotest dans leur véhicule, tel un dispositif de sécurité.

Équiper les jeunes automobilistes d'un éthylotest antidémarrage (EAD) permettra-t-il de réduire le taux d'accidentologie dans l'Hexagone ? Ce boîtier aussi grand qu'un smartphone sera fixé à proximité de la planche de bord. Il suffit de souffler à l'intérieur du bec pour démarrer le test d'alcoolémie.
Si le témoin devient vert, la voiture peut être démarrée. Dans ce cas, la quantité d'alcool dans le sang aura été inférieure à 0,2 gramme par litre.
Les pouvoirs publics entendent démocratiser ces dispositifs embarqués, de manière à diminuer les récidives. Ils profitent notamment aux détenteurs d'assurance jeune conducteur. Pour l'heure, le nombre de préfectures ayant adopté la pratique s'établit à 54.
Une solution pédagogique prisée par les primo-délinquants
Un éthylotest affichant plus de 0,4 milligramme d'alcool par litre n'implique pas automatiquement une suspension du permis. Lorsqu'un automobiliste se fait interpeller par un agent de la circulation, la possibilité lui est donnée d'installer un EAD. 1 500 usagers ont choisi cette option pour six mois tout au plus en 2019.
Les adhérents y voient une mesure pédagogique permettant une réelle prise de conscience. Certains d'entre eux ont même pu conserver leur poste, comme en témoigne le dirigeant d'Artois Tachy Services, un installateur agréé exerçant dans le Pas-de-Calais. Le délégué interministériel à la Sécurité routière, Emmanuel Barbe, espère en faire un moyen de combattre les récidives.
Cependant, cette solution ne s'adresse qu'à ceux qui ont été aperçus ivres pour la première fois au volant, sans dépassement de limitation de vitesse à leur actif. Il faut souligner que le taux délictuel oscille entre 0,8 et 1,8 gramme par litre de sang.
Exemple du département de Pas-de-Calais
Depuis le mois de septembre dernier, les automobilistes résidant dans le Pas-de-Calais peuvent se procurer un EAD après qu'ils ont été arrêtés pour conduite en état d'ivresse. De cette manière, ils peuvent continuer à emprunter les autoroutes. Un double contrôle découragerait-il les plus téméraires à contourner le système ? Concernant le département en question, le barème s'aligne avec la durée de suspension du permis de conduire par les autorités.
En tout cas, les intéressés doivent se donner les moyens pour installer un EAD. La location coûte 100 euros mensuels, à laquelle s'ajoutent les frais de pose et de dépose qui s'élèvent à 400 euros. Pour un achat, les conducteurs doivent débourser plus de 2 000 euros.
Dans d'autres pays, la généralisation de l'intégration des EAD dans les véhicules a permis de diminuer les récidives de manière importante. Par exemple, la baisse s'établit à 80 % en Finlande et à 75 % au Canada.