Le PLF 2021 (projet de loi de finances) prévoit le durcissement de la taxe écologique et l’ajout d’une pénalisation sur le poids des véhicules neufs. Dans sa version actuelle, ce texte inquiète réellement les acteurs du secteur automobile. Ces nouveaux malus risquent en effet de fragiliser davantage cette filière gravement affaiblie par la crise sanitaire.

La pandémie de Covid-19 a lourdement affecté les performances du secteur automobile cette année, des ventes de voitures à la distribution d'assurance auto. Les professionnels ont d'ailleurs dû demander l'aide de l'État pour surmonter cette période compliquée. Les pouvoirs publics ont ainsi déployé un plan de relance pour sauver les quelque 400 000 emplois liés à cette filière.
Le dispositif a contribué significativement à la reprise post-confinement. Toutefois, les séquelles de la crise demeurent tangibles. Avec son projet de durcir les malus, l'exécutif risque donc de pénaliser davantage une industrie déjà en difficulté. De plus, la taxation sur le poids menace le segment privilégié par les constructeurs français.
Des mesures impopulaires
D'après le média spécialisé Autoactu, le ministère de la Transition écologique veut que le malus CO2 soit déclenché à partir d'un taux d'émissions de 123 g/km. Actuellement, le seuil est fixé à 138 g/km en cycle WLTP. Cette révision à la baisse est conséquente pour les constructeurs et les consommateurs.
Le nouveau barème envisagé provoque d'ailleurs l'indignation des spécialistes du secteur. En effet, un modèle émettant 138 g/km impliquera une taxe de 1 450 euros. Ce malus s'appliquera, par exemple, à une Peugeot 2008 PureTech 130 EAT8. Au-delà de 178 g/km, l'acheteur risque d'être pénalisé à hauteur de 14 881 euros.
En parallèle, le ministère compte instaurer la très polémique taxation au poids. Cette mesure vise notamment à freiner l'engouement pour les SUV et autres véhicules lourds, jugés comme étant plus polluants. Le malus devrait débuter à partir de 1,4 tonne, à raison de 10 euros par kilogramme excédentaire. Concrètement, une Peugeot 5008 BlueHDi 180 EAT8 se retrouvera avec un malus CO2 de 10 000 euros et une taxation au poids de 1 400 euros.
Un coup dur pour les constructeurs
Le malus automobile sur les émissions de CO2 revient chaque année dans les PLF présentés devant l'Assemblée nationale et le Sénat. Ainsi, les Français se sont habitués à l'application de cette taxation. Depuis peu, certaines politiques insistent sur la pénalisation des voitures par rapport à leur poids. Cette mesure a néanmoins déjà été rejetée l'an dernier.
Pour rappel, 7 députés ont défendu le projet de malus sur le poids fin 2019. Toutefois, ils n'ont pas obtenu gain de cause devant le Parlement. Plus récemment, l'idée a été évoquée par la ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili, lors de sa prise de fonction. Elle semble d'ailleurs déterminée à faire adopter cette nouvelle forme de taxation des voitures.
Actuellement, le gouvernement entame les concertations autour du PLF 2021. Ces discussions impliquent notamment le durcissement du malus CO2 des voitures neuves. Cette taxation sera par ailleurs doublée d'une pénalité liée au poids du véhicule. Il s'agit d'une très mauvaise nouvelle pour les constructeurs français produisant des modèles haut de gamme qui sont généralement lourds.