Premier producteur européen de voitures électriques, l’Allemagne attire aujourd’hui un nombre croissant de grands projets d’usine de batteries. Selon les experts, cela s’explique par différentes raisons telles que les subventions octroyées dans le pays et la proximité des fabricants… Dans cette optique, Tesla, CATL et SVolt figurent parmi les enseignes concernées.

Lancée il y a quelques années, la course aux véhicules électriques voit davantage d'implication de la part des industriels. À ce titre, l'américain Tesla a annoncé la reprise du chantier de sa gigafactory près de Berlin. Il devra produire annuellement environ 500?000 modèles, et ce, dès juillet 2021.
Concernant l'usine de batteries, la marque n'a pas encore reçu son permis de construire. Toutefois, elle envisage déjà un potentiel à terme de 250 GWh. À partir de 2022, les prévisions tablent sur une capacité de 100 GWh par an. En bref, d'importants changements sont attendus sur de nombreux plans (distribution de voitures électriques, l'assurance auto y afférente…).
Une stratégie de proximité
Dans le même ordre d'idée, Volkswagen a annoncé mi-mars dernier l'instauration de six gigafactories en Europe. Celles-ci ne seront pas toutes installées en Allemagne. La France en accueillera probablement une. Ce qui est sûr, c'est que le constructeur allemand reprendra la totalité de son site à Salzgitter (Basse-Saxe), géré conjointement avec Northvolt. Dotées d'une capacité de 40 GWh chacune, les usines géantes assureront 80 % de la production de batteries chez la marque allemande.
En outre, d'autres fabricants de batteries ont également annoncé l'installation d'usines en Allemagne. Il s'agit du franco-italien ACC, de l'allemand Akasol, du sino-américain Microvast et des chinois Farasis, SVolt et CATL. Les six enseignes réunies auront toutefois une capacité moindre comparée à celles de Tesla et VW si les plans de ces derniers se concrétisent.
Concernant l'implantation outre-Rhin, elle s'explique entre autres au niveau de la logistique. Selon Markus Withaner, expert du cabinet McKinsey :
Mieux vaut fabriquer des cellules et modules de batterie au plus près des constructeurs automobiles plutôt que traverser le monde.
En ce sens, CATL a opté pour Erfurt en 2018 afin de se rapprocher des lignes d'assemblage de :
- VW à Zwickau ou Wolfsburg?;
- BMW à Munich et Leipzig.
Plusieurs aides publiques à la clé
De surcroît, Markus Wilthaner explique également que :
Les aides publiques ont aussi joué un rôle majeur pour que la production devienne rentable plus rapidement.
Par rapport à cela, Herbert Diess, le président du directoire de Volkswagen déclare à la presse que :
Il est de notoriété publique que Tesla va recevoir un milliard d'aide pour la gigafactory du Brandebourg.
Ce qui reste une affirmation non confirmée jusqu'à présent. À noter que celle-ci fait référence d'une part aux subventions déjà accordées par la Commission européenne dans le cadre de l'IPCEI. De l'autre, le montant porterait aussi sur des aides en cours de validation au sein du Fonds social européen et de la région. Au total, elles pourraient représenter près de 7 % du capital engagé par Tesla dans son investissement.
Par ailleurs, le gouvernement allemand a également consacré 3 milliards d'euros. Un financement impliquant onze sociétés établies outre-Rhin et qui vise l'appui des projets liés aux batteries.