Suite à la constatation d’un haut niveau de pollution dans la métropole, Strasbourg prévoit d’interdire le diesel d’ici quatre ans. Une décision qui a conduit le maire d’Illkirch-Graffenstaden à réaliser une enquête d’opinion auprès de ses concitoyens. Au terme de la consultation, les habitants de la commune ont déclaré vouloir un référendum sur le sujet.

L’interdiction du diesel fera l’objet d’un référendum à Illkirch-Graffenstaden

Dans la métropole de Strasbourg, les responsables ont pris du retard dans la mise en place de la Zone à Faibles Émissions. À l'origine programmées dès l'année en cours, les premières interdictions de circulation n'apparaîtront finalement que l'année prochaine.

Toutefois, elles connaîtront une accélération, et ce, notamment par rapport aux véhicules diesel. En effet, ces derniers devraient disparaître des routes à partir de 2025. Auparavant, les autorités avaient pourtant proposé que les voitures classées Crit'Air 2 ne soient bannies qu'en 2030. Cette précipitation résulte de l'important niveau de pollution atmosphérique constaté dans la métropole. En effet, celui-ci dépasse fréquemment les seuils européens.

L'avis des citoyens doit être pris en considération

Face à cette situation, plusieurs municipalités ont montré leur inquiétude. Parmi elles figure Illkirch-Graffenstaden, ville limitrophe de la capitale alsacienne. Le chef de son exécutif, Thibaud Philipps, juge que l'application de la mesure constitue une question :

[…] Suffisamment grave pour ne pas prendre la décision sans une consultation préalable des habitants […].

Le maire a expliqué que d'ici 2025, plus de 7 Illkirchois sur 10 perdront leur droit de rouler dans la métropole. Un chiffre qui affectera plusieurs filières, dont celle de l'assurance. D'ailleurs les subventions accordées par Strasbourg en vue de l'achat d'un véhicule propre sont très insuffisantes, précise-t-il.


Le responsable a ainsi jugé important de mener une concertation avec les étudiants, professionnels et commerçants de sa commune. Dans cette optique, il a lancé une consultation à distance. Le sondage d'opinion a vu la participation de plus de 1?000 personnes depuis la fin mars. Pour rappel, la collectivité compte approximativement 27?000 habitants.

Un résultat très attendu

Dans les détails, plus de 6 individus interrogés sur 10 (65 %) affirment s'opposer à l'interdiction des voitures diesel. Par ailleurs, 83 % du panel se disent favorables à la tenue d'un référendum. Ce qui constitue une forte mobilisation d'après Thibaud Phillips.

Ainsi, il songe à convoquer le conseil municipal dans les prochains jours en vue d'un vote sur l'organisation du suffrage. Selon les prévisions, ce dernier devrait se dérouler en parallèle au second tour des élections régionales, c'est-à-dire le 27 juin 2021.

Un scrutin dont le résultat présentera d'importantes leçons, bien qu'il ait seulement une portée locale. D'un côté, il pourrait en effet dégager une surprise sur l'approbation concernant l'ostracisation du diesel. De l'autre, il pourrait dévoiler une rupture entre la réalité des petites villes et les choix pris au sommet des plus grandes.