Alors que le montant des malus écologiques a été annoncé par le gouvernement dans son projet de Loi de Finances 2020, les constructeurs et les professionnels manifestent leur vive inquiétude concernant l’avenir proche du secteur. La hausse du prix est inéluctable pour de nombreux modèles.

Une procédure d'évaluation plus contraignante
Depuis 2018, le calcul des bonus-malus qui s'appliquent aux nouveaux modèles de véhicules vendus en Europe doit se conformer au système de mesure WLTP (Worldwide Harmonized Light Vehicles Test Procedure), qui est bien plus contraignant que le NDEC (New European Driving Cycle) appliqué jusqu'à ce jour en France.
Selon les spécialistes,
« La nouvelle homologation sensée se rapprocher des conditions normales de conduite affiche un chiffre de CO2 par kilomètre jusqu'à 25 % plus élevé que l'ancien système ».
La mise en œuvre de la nouvelle mesure à partir de 2020 par les autorités françaises est motivée par la mise en application prochaine de la mesure WLTP dans toute l'Europe à partir de 2021.
Pour le DG de la Plateforme Automobile (PFA) Marc Mortureux, qui représente 4000 entreprises du domaine automobile,
« La hausse des malus n'est pas proportionnelle au montant accordé aux acheteurs pour s'orienter vers les modèles non polluants ».
Une enveloppe de 400 millions d'euros pour les véhicules électriques
Pour la PFA,
« L'enveloppe de seulement 400 millions d'euros destinés au financement des bonus écologiques pour l'acquisition des voitures électriques est largement insuffisante ».
En effet, cela ne concernera que 66?500 unités en 2020, alors que le secteur ambitionne d'écouler plus d'une centaine de milliers de modèles 100 % électrique.
Si ce volume n'est pas atteint, l'Hexagone risque d'essuyer les pénalités de Bruxelles pour dépassement de la quantité autorisée de CO2.
En 2020, une voiture électrique pourra prétendre jusqu'à 6000 euros d'aides assortis d'un plafond de 27 % du prix d'achat. Les voitures à hydrogène sont également éligibles à ce dispositif incitatif. Pour les ménages les plus modestes, cette prime écologique peut être associée à une prime à la reconversion.
Malheureusement pour les futurs acheteurs, les véhicules hybrides et hybrides rechargeables ne pourront plus bénéficier du coup de pouce alors même que les experts estiment qu'
« Une aide, même plafonnée à 2000 euros, pourrait aider à diminuer le volume total d'émission de CO2 ».