En Europe, le secteur automobile a rencontré de grandes difficultés depuis l’introduction des nouvelles mesures antipollution en septembre 2018. La courbe des ventes peine par ailleurs à remonter au regard du durcissement imminent des normes en la matière. Ainsi, les acteurs du secteur ont été légèrement surpris de la reprise apparue à partir du mois de septembre dernier.

Le marché automobile européen progresse depuis septembre 2019

Le marché européen a enregistré une hausse ces derniers mois pour l'ensemble des constructeurs. En octobre dernier, les nouvelles immatriculations sur le Vieux Continent ont même augmenté de 8,7 % par rapport à l'année dernière. Selon les analystes, une telle augmentation n'a pas été observée dans le secteur depuis 2009.

L'ACEA (Association des constructeurs européens d'automobiles) a fait état d'une progression de 13,2 % chez Renault en octobre dernier, à travers Alpine, Lada et Dacia. Le groupe PSA, en revanche, a enregistré un recul de 5,1 % sur l'ensemble de ses marques, à savoir Peugeot, Citroën et DS ainsi qu'Opel et Vauxhall.

Un top 3 relativement stable

En octobre dernier, Volkswagen a affiché une progression de 30,8 % sur ses livraisons. Le constructeur a ainsi compensé son recul de 21,5 % en 2018 et confirmé ainsi son statut de leader en Europe. La performance du fabricant allemand vient notamment du succès populaire de ses SUV T-Roc et T-Cross. Avec Audi, Porsche, Seat et Skoda, la part de marché du groupe atteint désormais 24,9 %. Cela représente 4,2 points de plus en un an.


Le groupe français PSA se retrouve en seconde position malgré une contre-performance inquiétante. Ainsi, il ne détient plus que 15,2 % de part de marché, soit un recul de 2,2 points par rapport à l'année dernière. En octobre dernier, sa marque historique Peugeot a résisté tant bien que mal à un contexte défavorable avec une progression de 0,7 %.

Citroën fait mieux avec une hausse de 11,1 % grâce au renouvellement de son catalogue. DS, pour sa part, se démarque par un bond de 67,6 % porté par la DS3 Crossback. Toutefois, tous ces résultats encourageants sont pénalisés par la baisse des ventes de 27,3 % enregistrée chez Opel.

De son côté, le groupe Renault se retrouve à la troisième place du classement avec une part de marché de 10,1 %, soit une progression de 0,4 point par rapport à l'an dernier. Sa marque emblématique au losange affiche une croissance de 16,5 %, notamment grâce à la nouvelle version de la Clio. Elle dépasse même l'enseigne low cost Dacia et ses ventes en hausse de 7,4 %.

Effet de levier reposant sur une base de comparaison anormale

Désormais, le niveau d'émissions de CO2 d'un modèle devient un élément non négligeable dans le choix d'un véhicule ou dans une simulation assurance auto. D'ailleurs, la nouvelle norme WLTP a entraîné l'arrêt de la production de certains types de motorisation incompatibles avec les règles y afférentes en septembre 2018.


L'homologation WLTP vise à offrir une représentation plus précise des émissions de CO2 des voitures mises sur le marché. De ce fait, certaines marques ont dû suspendre les livraisons, voire la fabrication, des modèles non conformes aux seuils imposés par l'UE. Fiat Chrysler (groupe FCA), Daimler, Volkswagen et Renault font notamment partie des constructeurs les plus touchés par cette réforme.

Comme l'explique l'ACEA :

« Les immatriculations avaient chuté de 7,3 % après l'entrée en vigueur des tests WLTP, établissant une faible base de comparaison pour 2019 ».

Ce phénomène a boosté virtuellement les chiffres de vente sur la période septembre-octobre 2018. La hausse de 14,5 % constatée en septembre dernier vient essentiellement de cet effet de levier anormal.

Cette tendance s'est d'ailleurs confirmée le mois suivant. Quoi qu'il en soit, les 1,18 million de véhicules vendus sur cette période restent encourageants pour les acteurs du secteur.

Plus généralement, au cours des trois premiers trimestres 2019, le marché européen a affiché une légère baisse de performance de 0,7 %. Ces chiffres restent conformes à la prévision formulée par l'ACEA en février dernier. L'association a en effet annoncé une stagnation du secteur après une croissance continue durant ces cinq dernières années.