Le nombre d’immatriculations a augmenté de manière significative au Québec avec la pandémie de Covid-19. Cette hausse s’explique par l’engouement pour la voiture qui s’est développé chez certains consommateurs face aux changements engendrés par la crise sanitaire. Le recours à l’automobile est toutefois évitable selon certains spécialistes. Le point sur ce sujet.

La pandémie de Covid-19 a augmenté l’attrait pour la voiture au Québec

La pandémie a eu un impact notable sur les habitudes de déplacement des Québécois. En dépit de la fermeture des services d'immatriculation en avril et en mai 2020, une hausse de près de 50 000 du nombre de voitures mises en circulation a été constatée durant ces 2 mois par rapport à la même période en 2019.

Pour les professionnels qui distribuent des couvertures, cette situation peut se traduire par une augmentation des demandes de devis assurance auto et des souscriptions. En tout cas, elle met à mal les politiques écologiques. Afin de promouvoir à nouveau les valeurs environnementales, certains spécialistes recommandent la communication et l'accompagnement.

Un attrait né d'une dépendance psychologique

Encore l'été dernier, les autorités québécoises ont engagé des travaux d'aménagement en vue d'étendre les rues piétonnes et les pistes cyclables. Toutefois, ces initiatives ne semblent pas avoir ralenti les achats de voitures dans la province canadienne.


Bien au contraire, les autorités ont dû faire face à l'opposition des automobilistes. Selon Jérôme Laviolette, chercheur et candidat au doctorat à la Chaire de mobilité de Polytechnique Montréal, ces aménagements représentent une entrave à leur liberté.

Le même interlocuteur souligne que pour beaucoup, la possession d'une automobile est associée à un sentiment de liberté. Elle est également assimilée à une idée de puissance, d'autonomie, de confort et de sécurité. En un mot, il s'agit d'un bien de prestige pour les propriétaires. C'est la raison pour laquelle Jérôme Laviolette conclut que l'attrait pour les voitures est avant tout lié à une dépendance psychologique.

Réduire le nombre de véhicules en circulation par la sensibilisation et la communication

Afin de vaincre cette dépendance, Jérôme Laviolette préconise la sensibilisation. L'objectif est de mettre en avant une perception positive des moyens de déplacement alternatifs tels que le vélo, la marche ou les transports en commun. Il est également question d'inciter les automobilistes à abandonner leur voiture par leur propre volonté.

Le chercheur recommande également la mise en place d'un programme d'accompagnement personnalisé. L'idée consiste à assister les habitants et leur envoyer des informations sur les moyens de transport disponibles à proximité. Cette démarche s'avérera particulièrement utile pour ceux qui viennent d'emménager dans une nouvelle ville.


Selon Jérôme Laviolette, les mesures coercitives seraient plus efficaces et faciles à mettre en place si elles étaient acceptées par les personnes concernées. Il met ainsi en avant la nécessité d'un dialogue.

Faire face aux contraintes liées à la pandémie

La sensibilisation est d'autant plus indispensable face à l'augmentation des nouvelles immatriculations au Québec depuis la pandémie. La crise sanitaire a fait naître ou renforcé la dépendance à la voiture chez les consommateurs. Ces derniers ont en effet dû faire face à l'arrêt des transports en commun et au manque de solutions de covoiturage.

Par ailleurs, certains s'imaginent que prendre les transports en commun augmente le risque d'infection. En outre, pour les travailleurs indépendants, comme les restaurateurs ou les commerçants, avoir leur propre véhicule représente la seule solution pour poursuivre leur activité en sécurité.

Avec la nouvelle vague épidémique, les déplacements ont nécessairement été restreints. Néanmoins, certains consommateurs ont tenu à garder leur véhicule, devenu leur principal moyen de déplacement au quotidien. La crise sanitaire pourrait ainsi ralentir le passage à la mobilité durable et la lutte contre les changements climatiques.