Avec les évolutions réglementaires cette année, de nombreux Français qui souhaitent s’acheter une voiture peuvent se poser de nombreuses questions sur le moment de l’achat. Doivent-ils patienter jusqu’à l’entrée en vigueur du nouveau protocole d’homologation ou se rendre chez un concessionnaire avant son application ? La réponse dépend des modèles en question. Explications.

En 2020, comme tous les ans, les automobilistes assistent à un durcissement du barème du bonus-malus. La pénalité se déclenche désormais à partir de 110 grammes de dioxyde de carbone émis par kilomètre, contre 117 grammes auparavant.
Ces chiffres se conforment au cycle NEDC qui prévaut actuellement sur le Vieux Continent. Le montant de la taxe écologique sera donc rehaussé pour nombre de véhicules.
Cela dit, le barème en question devra être adapté au cycle d'homologation (WLTP) qui entrera bientôt en vigueur. Celui-ci se rapproche des conditions réelles d'usage, ce qui le rend davantage exigeant. Les compagnies d'assurance auto pourraient en tenir compte lors de la fixation de la prime.
Sursis pour les voitures polluantes
La nouvelle version du protocole est censée s'appliquer le 1er mars prochain. Seulement, l'exécutif a décidé de reporter la date de plusieurs mois. Une source gouvernementale déclare :
Probablement juillet, comme l'autorise la loi de Finances. C'est une grosse usine à gaz à mettre en place et les services ne sont pas prêts.
Connue comme étant une démarche d'essai harmonisée à l'échelle mondiale, la norme WLTP aura un impact non négligeable sur les niveaux d'émissions de CO2. Ce changement concerne aussi bien les véhicules utilitaires légers que les voitures particulières. Néanmoins, le seuil de déclenchement du malus écologique sera porté à 138 grammes par kilomètre. Cette mesure vise à éviter l'explosion du nombre de modèles concernés.
Dans le détail, les conducteurs de véhicules déjà malussés pourront voir leur taxe augmenter ou diminuer au contraire. Par exemple, pour les propriétaires de Renault 308 GTI, la sanction passera à 2 370 euros, contre 3 331 euros actuellement.
Les constructeurs de voitures veulent-ils être davantage soutenus ?
Pour compenser les dépenses qui résulteront de la mise en conformité avec la nouvelle norme, les fabricants de voitures risquent d'augmenter les prix de vente. Ils affirment que les choix technologiques portant sur la transition écologique se sont révélés onéreux. L'un d'eux confie :
La chasse au CO2, voulue par l'Union européenne, nous coûte déjà des millions d'euros en recherche et développement. Sans faire de mauvais jeu de mots, nous aussi, il faut nous laisser respirer.
C'est d'ailleurs la raison pour laquelle les industriels du secteur mettent actuellement la pression sur le gouvernement. Certains véhicules qui avaient jusque-là été épargnés par le paiement de la taxe écologique pourraient rentrer dans la liste des voitures polluantes. Tel est le cas du modèle 2008 PureTech 130 chevaux du constructeur Peugeot, auquel les autorités fiscales imposeront un malus de 100 euros.