Frank Marotte, qui dirige Toyota France, note que la crise sanitaire actuelle impacte sévèrement l’économie en général. Or, la baisse du PIB induit automatiquement un recul du marché automobile. Cette année, la baisse s’établit à 25 % en raison de la mauvaise performance observée sur le premier trimestre. Comment la firme prépare-t-elle la reprise de ses activités ?

En mars dernier, le marché automobile français a accusé une régression de 72 %, faute de clients. Pour le mois d'avril, le PDG du groupe Toyota France table sur une baisse de 98 %. Il évoque les conséquences du confinement pour expliquer ces chiffres. Les usines de production ne peuvent plus s'approvisionner en pièces détachées tandis que les concessions sont fermées.
Frank Marotte pense que l'industrie automobile ne sera pas en mesure de rattraper le retard. Cela dit, il s'attend à ce que les pouvoirs publics relancent l'économie via le marché de la voiture. Avec les spécialistes de l'assurance auto, cette filière regroupe 10 % des emplois dans l'Hexagone.
Toyota reprend progressivement ses activités de production et de commercialisation
Alors que la période estivale est censée profiter aux constructeurs automobiles, la reprise des activités sera bouleversée, même en juin prochain. Selon Frank Marotte, le niveau normal de ventes ne sera atteint que vers septembre. Par conséquent, le retard engendré par la pandémie de coronavirus ne pourra être rattrapé qu'en 2021.
En tout cas, Toyota a pu gagner environ 6 % de parts de marché mi-mars 2020, ce qui place le constructeur en première position parmi les marques étrangères présentes en France.
Pour accompagner la relance du secteur et la production massive de modèles électriques, Toyota France estime que le gouvernement doit encourager leur acquisition. Soutenant la transition écologique, la société n'adhère pas à la demande de moratoire concernant les émissions de CO2. L'État continuera-t-il à distribuer des primes à la conversion ?
Après concertation avec les syndicats, l'usine du constructeur japonais implantée à Valenciennes a recommencé à tourner depuis le 25 avril dernier. Sur 4 500 ouvriers, 1 000 y travaillent en rotation. La production est donc encore peu significative. En parallèle, le PDG du groupe prépare les concessionnaires à la réouverture de son réseau commercial, qui est prévue pour le 11 mai prochain.
Quelle stratégie pour attirer les consommateurs ?
Cherchant à satisfaire les besoins de divers profils de clients, le fabricant automobile japonais prévoit le retour de consommateurs de moins de 60 ans désirant se remettre à la voiture. Il compte ainsi écouler rapidement le stock existant en proposant des tarifs attractifs. Toutefois, le groupe n'a pas l'intention de céder au jeu de la concurrence, car il s'estime financièrement sain. Il ne mise pas non plus sur les commandes en ligne.
Pour séduire les consommateurs qui veulent acheter une voiture en versant des mensualités, la marque entend fixer ces dernières à un niveau équivalent au prix d'un abonnement aux transports collectifs. Afin de rassurer les clients les plus inquiets pour leur budget, elle ajournera les premiers paiements.
À l'heure actuelle, elle travaille sur la mise en place d'un mode de financement permettant de se procurer une voiture dès juin prochain. Le premier règlement, quant à lui, ne sera effectué que l'année prochaine.
En matière de voitures propres, Toyota écoule déjà sur le marché sa nouvelle Yaris Hybrid. La batterie de ce véhicule permet de parcourir jusqu'à 80 % du trajet en mode zéro émission.