En vue de verdir le parc automobile de l’Hexagone, le gouvernement continue à encourager la production et la commercialisation de véhicules équipés de batterie électrique. Or, il est difficile de savoir s’ils représenteront la voiture de demain. Leur bilan énergétique affiche des chiffres élevés, comme l’attestent quelques études. De plus, recharger la batterie coûte désormais plus cher.

Cela fait maintenant quelques années que les voitures électriques sont considérées par les pouvoirs publics et les consommateurs comme des véhicules propres. Grâce au déploiement de ces moyens de transport dans les agglomérations, l'exécutif espère réduire, voire supprimer les véhicules diesel et essence en circulation.
En même temps, les constructeurs automobiles seront tenus de se conformer à la nouvelle norme WLTP qui devrait être appliquée en juillet prochain. Les assureurs, eux, appliquent une assurance auto pas cher sur les voitures électriques.
Le gouvernement parviendra-t-il à réaliser ses objectifs à terme ? L'annonce du consortium Ionity, tout comme une étude allemande, pourrait laisser le débat ouvert. Explications.
Posséder une voiture électrique pourrait être moins écologique et coûter plus cher
Deux études ont permis de montrer que produire une voiture électrique n'est pas forcément plus écologique. Elles révèlent qu'extraire le manganèse, le cobalt et le lithium qui composent la batterie requiert une grande quantité d'énergie. Il en est de même pour leur traitement.
Un tel constat découle d'une recherche menée par l'entreprise Volkswagen elle-même. Il a été confirmé par une autre étude réalisée par deux scientifiques de l'université de Cologne. Dans tous les cas, il a été question d'établir une comparaison entre deux véhicules dotés d'une motorisation différente.
D'autre part, faire le plein d'électricité dans une station de recharge est devenu plus onéreux depuis le 31 janvier dernier. C'est ce qu'indique le fournisseur de bornes de recharge ultra rapide Ionity. Désormais, le kilowattheure coûte 0,79 euro. Auparavant, les automobilistes déboursaient 8 euros, peu importe l'électricité nécessaire.
Néanmoins, les conducteurs de voitures de marque BMW ou Volkswagen profiteront de tarifs plus abordables, car ces constructeurs financent en majeure partie Ionity.Les futurs acquéreurs éviteront-ils de faire le plein ou se défendront-ils d'utiliser un modèle électrique ?
D'après l'étude allemande susmentionnée, les véhicules électriques rejettent 11 à 28 % de dioxyde de carbone supplémentaire par kilomètre s'il faut considérer la fabrication des batteries et leur approvisionnement en énergie.
Employer le terme « zéro émission » est-il alors adéquat lorsqu'il s'agit d'aborder les automobiles 100 % électriques ? En tout cas, les deux spécialistes issus de l'université de Cologne remettent en question la publicité diffusée par certains fabricants.
Quoi qu'il en soit, les propriétaires de voitures électriques feraient mieux de recharger la batterie à leur domicile. En optant pour cette solution, ils débourseront entre 0,02 et 0,03 euro le kilowattheure. Par exemple, le conducteur d'une Renault Zoe, qui consomme 20 kilowattheures tous les 100 kilomètres, payera 0,4 à 0,6 euro pour parcourir cette distance. En revanche, il devra prévoir 15,80 euros pour rouler 100 kilomètres avec la même voiture s'il s'alimente auprès d'une station de recharge Ionity.