Les constructeurs automobiles affectés par les effets de la pandémie de coronavirus parviendront-ils à se conformer aux exigences du gouvernement français ? Un programme d’actions fixant les objectifs en termes de politique énergétique a été établi par les autorités pour les années à venir. Il concerne à la fois le nombre d’immatriculations et les infrastructures.

Quelles ambitions sur le plan énergétique pour la filière automobile française à l’horizon 2028 ?

Cela fait maintenant plusieurs années que la France s'est engagée dans la transition écologique. Pour ce faire, des mesures ont été déployées pour encourager la demande de voitures électriques. Les professionnels de l'assurance auto y participent en diminuant la prime des acquéreurs. Quant aux constructeurs automobiles, ils doivent respecter les normes d'émissions de CO2.

Des priorités d'actions ont été instaurées à travers la Programmation Pluriannuelle de l'Énergie (PPE), qui fixe les objectifs à atteindre jusqu'en 2028. Le document stratégique a été publié au Journal officiel vers la fin du mois d'avril dernier. Trois principales motorisations sont impliquées : l'hydrogène, le GNV et l'électrique.

Quelles motorisations domineront le marché de la voiture propre d'ici 2028 ?

Sur le segment des voitures particulières, l'électrique devrait totaliser 27 % de la flotte (3 millions de véhicules) en 2028, contre 11 % pour les hybrides rechargeables (1,8 million de modèles). Concernant le nombre d'utilitaires légers dotés à la fois d'une batterie électrique rechargeable et d'un moteur thermique, il devrait s'établir à 500 000. Du côté des poids lourds, la proportion de véhicules électriques est susceptible de s'élever à 5,6 %.


Pour sa part, le gaz pourrait constituer 21 % du parc en 2028. Afin d'atteindre cet objectif, 60 000 poids lourds et 110 000 véhicules utilitaires légers devront être mis en circulation. Pour l'hydrogène, les objectifs sont moins ambitieux. Sur le segment des véhicules lourds, la PPE prévoit 2 000 immatriculations tout au plus, contre 50 000 maximum du côté des véhicules utilitaires légers.

Les infrastructures seront-elles suffisantes pour démocratiser les véhicules à faibles émissions ?

Les bornes de recharge accessibles au grand public recensées en France se chiffrent à 29 578 unités. C'est ce que l'Avere-France indique dans son baromètre dévoilé en mars dernier. Aucun chiffre prévisionnel n'a été fixé dans la PPE pour 2028, contrairement à l'année 2023, durant laquelle les points de recharge sont censés totaliser 100 000 unités.

Pour les autres filières, le document de pilotage de la transition énergétique est précis. Par exemple, concernant le GNV, les projections pour 2028 indiquent 840 stations tout au plus. À noter que le gaz s'instaure comme l'une des meilleures alternatives à l'huile lourde sur le segment des poids lourds.

Quant aux infrastructures consacrées aux véhicules qui fonctionnent à l'hydrogène, elles ne devraient pas dépasser 1 000 unités. Il faut savoir que ces objectifs concernent uniquement les véhicules utilitaires légers et les poids lourds et ne prennent pas en compte les voitures particulières.