Avec son partenaire PSA, le constructeur français Renault veut assurer sa compétitivité sur la scène internationale, quitte à délocaliser les coûts de production. De cette façon, il pourra réaliser des économies, notamment en termes de main-d’œuvre. L’exception concerne notamment les véhicules utilitaires. Mais qu’en est-il donc de la productivité sur le territoire national ?

De nombreuses gammes de véhicules ont fait l'objet d'une délocalisation par les industriels Renault et PSA. Ajoutée aux effets de la crise post-2008, cette stratégie a entraîné une baisse mémorable de la production automobile, sachant que la distribution de primes à la casse avait déjà pris fin. Ainsi, seulement 1,7 million de voitures ont été fabriquées en 2013, soit un niveau historique.
Mais la production a quelque peu repris dans l'Hexagone. Elle a été notamment soutenue par l'application des accords d'entreprise. Ils fixent un minimum quant aux volumes à produire en France jusqu'à la fin de cette année.
Une stratégie de délocalisation pour rester dans la compétition à l'échelle européenne
Voulant profiter de coûts de production moins élevés qu'en France, les constructeurs ont multiplié les délocalisations, de manière à cibler principalement l'Europe orientale. Alors que les plus grandes usines sont implantées en Espagne, Renault a choisi la Slovénie pour la fabrication de sa Twingo, et ce, depuis 2007. Quant à la Clio, l'assemblage s'opère, depuis 2012, en Turquie, sachant qu'il s'agit du véhicule le plus demandé.
La plupart des voitures intégralement produites dans l'Hexagone sont des camionnettes et des fourgonnettes. En collaboration avec Nissan et Mitsubishi, de nouveaux projets portant sur l'assemblage de véhicules utilitaires ont été lancés à Sandouville et à Maubeuge.
Après avoir fermé sa firme d'Aulnay-sous-Bois en 2014, PSA a transféré en 2016 l'assemblage de ses Citroën C3 sur le territoire slovaque, qui accueillera également la Peugeot 208. En revanche, la République tchèque demeure le lieu d'assemblage des pièces des Peugeot C1 et 108.
La production hexagonale a repris depuis peu
Le niveau de production est passé à 2 millions, ce qui favorise la reprise de la filière automobile à l'échelle européenne. Tout comparateur assurance auto sera-t-il davantage consulté ?
En 2018, la part du constructeur Renault en termes de production locale a chuté à 18 %, étant donné qu'il possède désormais de grandes usines en Russie et en Roumanie, suite à l'acquisition de Lada et de Dacia. Le record atteint (3,66 millions de voitures produites) remonte à 2004, s'agissant de l'usine localisée en France.
Cette productivité est notamment portée par PSA, grâce à l'assemblage de SUV Peugeot 3008 sur place. Cette activité concerne, en 2018, 30 % de la production à l'échelle internationale, bien que les véhicules de l'Hexagone ne constituent que 18 % de l'ensemble des ventes. Il y a 15 ans, les voitures produites en France totalisaient 23 % des ventes de PSA, sachant que le constructeur y fabriquait 58 % de ses véhicules.