Au Canada, de plus en plus de véhicules usagés reviennent chaque mois sur le marché pour être revendus. Certains analystes estiment même que leur nombre a presque doublé et devrait continuer dans ce sens pour les années à venir. Une situation qui ne fait que renforcer la pression auprès des concessionnaires qui se voient obligés d’adopter de nouvelles stratégies.

Les voitures d'occasion sont parvenues à modifier la face du marché canadien de l'automobile. C'est du moins ce que s'accordent à dire les différents acteurs du domaine qui pointent du doigt la surabondance des véhicules de ce genre qui reviennent chaque mois pour être remis à la vente.
Il se trouve, en effet, qu'ils sont devenus trop nombreux si bien que désormais, leur rôle est d'importance capitale pour les concessions en matière de résultats nets.
Raison pour laquelle ces dernières sont contraintes de s'y concentrer davantage en adoptant de nouvelles stratégies. Celles qui misent essentiellement sur l'accélération du processus de vente.
Les véhicules d'occasion dominent désormais le système
Le temps est révolu où les voitures de seconde main devaient se contenter du marché secondaire puisque le système était dominé par les neuves. Mais désormais, les rôles se sont inversés si l'on croit Craig Cowling, un concessionnaire torontois qui s'est exprimé en ces termes :
« Les véhicules d'occasion étaient généralement justes là pour supporter le département des voitures neuves, alors qu'actuellement, le département des voitures neuves est là pour prendre en charge le département des voitures d'occasion ».
Ainsi, ce domaine est désormais dominé par ces modèles usagés. Et d'après les observateurs, leur surabondance y est pour beaucoup.
Les chiffres récemment publiés par Canadian Black Book en donnent la preuve en faisant valoir que leur nombre a radicalement augmenté pour passer de 20.000 chaque mois à 30.000. Et tout indique que cette tendance aura à se renforcer pour atteindre la barre des 40.000 d'ici 2021.
Les concessionnaires réajustent leurs stratégies
Face à l'essor des voitures d'occasion, les concessionnaires se doivent de réajuster leurs stratégies pour différentes raisons :
- Leurs marges sur les ventes de véhicules neufs ont diminué ;
- Leurs résultats nets sont désormais influencés par les ventes de ces modèles usagés ;
- Les risques de dépréciation des voitures d'occasion qui dominent le marché sont d'autant plus grands.
Pour y faire face, ces acteurs ont ainsi apporté des modifications notamment en ce qui concerne leur processus de vente qui se doit d'être plus alerte. À Craig Cowling d'en expliquer la raison en précisant que :
« Plus ils prennent du temps à se vendre, plus ils coûtent cher aux concessionnaires ».
Cependant, ce directeur général de Roadsport Honda et Roadsport Chrysler-Dodge-Jeep-Ram à Toronto a tenu à faire savoir que :
« L'accélération du processus de vente aux enchères et de transaction de véhicules d'occasion n'est qu'une partie de l'équation d'un concessionnaire performant ».
Quoi qu'il en soit, différentes mesures ont été prises comme la réduction du délai de vente qui est passé de 17 à 2 jours pour les agences physiques. Quant aux plateformes numériques qui permettent à la fois d'effectuer une simulation assurance auto et d'acheter une voiture, ce temps est réduit à 45 minutes s'il évoluait en moyenne dans les 60 min.
Et pour être plus rapides dans leurs actions, certains acteurs ont également optimisé leurs dispositifs de remise en état des véhicules usagés comme pour le cas de Roadsport qui a acheté un nouveau bâtiment dédié à cette tâche et a recruté un technicien supplémentaire pour accélérer le processus.
Pour d'autres, ils préfèrent se concentrer sur l'accélération des livraisons. Dans ce sens, certains opérateurs à l'instar de TradeRev se sont fixé pour objectif de livrer dans un délai de moins de 48 heures pour une distance inférieure à 100 km en s'appuyant sur le réseau d'ADESA comptant environ 1.000 chauffeurs réparti sur l'ensemble du territoire. Quant à Roadsport, il a carrément acheté un nouveau bâtiment