Incohérente pour certains, logique pour d’autres, la décision prise dernièrement par le gouvernement au sujet de la prime de conversion est sujette à controverse. En effet, l’exécutif a récemment annoncé la réduction du bonus relatif à l’achat d’une voiture électrique. Si cette mesure parait justifiée d’un point de vue budgétaire, elle reste toutefois incomprise, notamment par les constructeurs.

Un marché qui a du mal à décoller
Les Français sont conscients de la menace du réchauffement climatique et la nécessité d'abandonner les véhicules à carburants d'origine fossiles.
Mais le marché de la voiture électrique est encore un marché de niche, les véhicules étant toujours trop onéreux, à la production comme à l'achat. Sans les aides de l'État, les particuliers et les professionnels ne seront pas en mesure d'en acquérir.
D'où l'incompréhension du plus grand nombre lorsque le gouvernement avait fait part de sa volonté de réduire la prime à la conversion. Décidée le 19 décembre dernier, cette mesure est en vigueur depuis le 1er janvier 2020.
Des réductions en plusieurs étapes
La prime à la conversion ne va pas disparaitre du jour au lendemain. Mais malgré un décollage plutôt lent, le marché de la voiture électrique est amené à « exploser ». Quand les ménages se mettront à en acheter de plus en plus, le gouvernement ne pourra plus faire face au paiement des primes, à moins d'en réduire le montant, voire de les supprimer pour certaines catégories d'acheteurs.
La Plateforme Automobile (PFA) déplore le fait que le gouvernement n'y va pas avec le dos de la cuillère lorsqu'il opère les coupes, ce qui pourrait avoir un effet fortement dissuasif pour les futurs acheteurs. Selon la PFA,
« L'urgence est aujourd'hui de promouvoir l'achat des voitures propres, mais le gouvernement semble ramer dans le sens contraire ».
Pour les particuliers cherchant à acquérir un véhicule de moins de 45 000 euros, le bonus reste le même en 2020, c'est-à-dire 6 000 euros ; mais sera amputée de 1 000 euros en 2021 et de 1 000 euros supplémentaires l'année d'après.
Pour les voitures dont la valeur est comprise entre 45 000 et 60 000 euros, le montant de la prime est réduit de moitié, et s'élève à 3 000 euros.
Pour les véhicules de plus de 60 000 euros, les acquéreurs n'ont droit à aucune aide financière. Les automobilistes auraient donc tout intérêt à trouver une assurance auto pas cher, afin de minimiser les dépenses.
Les principaux clients des voitures électriques sont aujourd'hui les professionnels (plus de la moitié des acheteurs). Eux non plus ne seront pas épargnés par la baisse de la prime à la conversion. En 2022, celle-ci ne sera plus que de 1 000 euros.