Une équipe issue de l’école vétérinaire française VetAgro Sup s’est intéressée aux risques encourus par les animaux domestiques vivant avec un propriétaire atteint du Covid-19. Les résultats de son étude confirment que les personnes contaminées peuvent transmettre le virus à leur chien ou chat. Afin de protéger l’animal, les chercheurs recommandent de l’éloigner des individus malades.

La transmission du coronavirus d'un animal à un humain et inversement a suscité de nombreuses interrogations dès le début de la pandémie. En effet, le risque était méconnu, tout comme la prise en charge par l'Assurance Maladie ou l'assurance animaux.
Des chercheurs de VetAgro Sup se sont penchés sur le sujet. L'enquête a été menée par une équipe composée de vétérinaires, de médecins et de virologues. Ces derniers ont cherché à comprendre l'intensité de la transmission du Covid-19 chez les animaux domestiques au contact de leurs propriétaires malades. Les résultats de leur étude révèlent des signes d'infection chez plusieurs animaux observés.
Aucun risque de transmission d'un animal domestique à son propriétaire
Dès le début de la pandémie, le potentiel rôle des animaux de compagnie dans la transmission du Covid-19 a soulevé de vives questions. Toutefois, il a été reconnu à l'unanimité qu'ils ne peuvent pas inoculer le coronavirus à leurs maîtres. Les spécialistes attestent l'absence de risque, notamment pour les chats, et ce, bien que des cas de transmission entre ces félidés aient été constatés en laboratoire. De même, le développement de la maladie virale chez certains animaux en Belgique, à Hong Kong ou dans d'autres pays est loin de confirmer l'existence d'un risque de contamination.
Quoi qu'il en soit, l'étude menée par les chercheurs de VetAgro Sup (baptisée Covidac) ne s'est aucunement portée sur les risques de transmission à un humain. Ce cas de figure pourrait faire l'objet d'une étude à plus grande échelle prochainement. L'enquête s'est plutôt focalisée sur les risques encourus par les animaux domestiques au contact de leurs propriétaires malades. Elle a été menée sur deux groupes.
Un risque de transmission 8 fois plus élevé pour les carnivores domestiques
Pour le premier groupe, composé de 13 chiens et de 34 chats, le risque était jugé élevé puisque les animaux partageaient leur quotidien avec au moins une personne testée positive. Pour le deuxième groupe, comprenant 16 chats et 22 chiens, le risque était considéré comme modéré, la situation des propriétaires n'ayant pas été connue.
Des prélèvements sanguins ont été effectués sur l'ensemble des animaux de mai à juin 2020. Les chercheurs ont constaté que dans le second groupe, seul un chat a développé des anticorps. En revanche, dans le premier, plus de 20 % des animaux se sont avérés porteurs du virus.
Selon les chercheurs, ce chiffre révèle une importante circulation virale. Certes, leur étude n'a pas déterminé l'origine de la contamination. En revanche, elle a démontré que le risque d'infection est 8,1 fois plus élevé pour les animaux vivant avec un propriétaire malade. Selon les auteurs de Covidac, c'est suffisant pour attester l'origine humaine de la contamination.