Depuis l’an dernier, de nombreux photographes ont pris des clichés d’animaux manipulant ou mangeant des masques, des gants… Ces protections jetables ont en effet rejoint l’énorme quantité de polluants générés par l’homme. Faute de mesures adaptées, elles se retrouvent le plus souvent disséminées dans la nature. Ce phénomène est réellement problématique pour les animaux sauvages, selon les biologistes.

Les protections anti-Covid produisent de nouveaux déchets dangereux pour les animaux

Les propriétaires souscrivent généralement une assurance animaux pour protéger leur compagnon à deux ou à quatre pattes. La faune sauvage, en revanche, ne bénéficie pas d'une telle protection. Ces êtres vivants représentent pourtant des éléments essentiels pour l'écosystème. Ainsi, les biologistes misent actuellement sur la conscientisation pour préserver les espèces évoluant dans le milieu naturel.

Pour rappel, de nombreux pays ont décrété le port de masques obligatoires pour endiguer l'épidémie de Covid-19. La population a également adopté les gants de protection en latex. Or, ces équipements jetables représentent une grande quantité de déchets nuisibles pour l'environnement. De plus, la faune est menacée par ces matériaux indigestes et à dégradation lente.

Une conscientisation indispensable

De nombreux animaux périssent actuellement à cause des déchets sanitaires liés aux mesures anti-Covid. Certains vertébrés et invertébrés s'emmêlent dans des masques ou s'étouffent avec des gants. D'autres espèces meurent de faim suite à l'ingestion de protections en latex ou en plastique. Dans tous les cas, la lutte contre le coronavirus a des répercussions graves sur la faune mondiale.


Les animaux semblent relégués au second plan depuis le début de la crise sanitaire, selon les scientifiques. Pourtant, ils subissent directement les conséquences de cette conjoncture. D'après les biologistes Liselotte Rambonnet (Université de Leiden) et Auke-Florian Hiemstra (Naturalis Biodiversity Center), relayés par L'Express :

La première victime signalée des déchets du Covid-19 dans le monde, à notre connaissance, était un merle d'Amérique (Turdus migratorius). Cet oiseau semble être mort après s'être emmêlé dans un masque facial à Chilliwack, en Colombie-Britannique, au Canada, le 10 avril 2020.

Les deux biologistes invitent désormais les internautes à partager d'autres observations similaires pour alerter l'opinion sur ce phénomène. De cette manière, la population mondiale prendra conscience du danger représenté par les nouveaux polluants sanitaires. Cette sensibilisation est d'autant plus urgente, face à une pandémie persistante. De plus, le public ne mesure pas vraiment l'ampleur du problème pour l'instant.

Un problème grave à l'échelle mondiale

En mars dernier, deux biologistes néerlandais ont signalé la gravité des retombées de la pandémie sur la faune mondiale. Ils ont notamment recensé les cas d'animaux morts à cause des protections anti-Covid. Non exhaustive, cette liste s'est révélée particulièrement inquiétante. Les scientifiques incitent ainsi à prendre des mesures concrètes pour la gestion des déchets sanitaires.

Selon le rapport cité, la population mondiale utilise actuellement 65 milliards de gants par mois et 129 milliards de masques. Ces protections jetables ont donc généré un énorme volume de déchets en seulement un an. D'ailleurs, ces polluants sont tellement répandus qu'ils atteignent désormais des zones non habitées comme les îles Soko (Hong Kong).

Certains oiseaux commencent également à se familiariser avec ces nouveaux objets visibles dans la nature. Ils s'en servent notamment pour la nidation. Comme l'ont noté les chercheurs néerlandais, dans leur rapport paru dans la revue anglophone Animal Biology :

Ce comportement a d'abord été observé chez une foulque macroule (Fulica atra), une espèce connue pour ses nids anthropiques et nichant sur le canal Keizersgracht à Amsterdam, le 3 juin 2020.

De ce fait, les nouveaux polluants affectent à terme l'intégrité de la nature. Il ne s'agit donc pas uniquement de sauver des animaux, mais de préserver l'équilibre de l'écosystème.