Depuis le 15 septembre dernier, tout patient ayant eu recours à une téléconsultation a droit au même traitement que celui qui se fait ausculter en cabinet. Il pourrait même, en principe, prétendre à un remboursement. Seulement, comme le rappelle Nicolas Revel, directeur de la Cnam, certaines conditions sont à remplir pour se faire rembourser.

L’Assurance maladie rembourse la téléconsultation, mais émet quelques réserves

Il ne faut surtout pas perdre la relation médecin – patient

En passant par les plateformes de consultation en ligne, la probabilité qu'un patient soit suivi et soigné par un seul et unique médecin est très faible.

Sans mettre en doute la compétence des professionnels de la santé présents sur ces sites, la caisse d'assurance maladie montre du doigt le fait que :

« Le médecin a très peu d'informations sur le passé médical du patient, au moment où il effectue la consultation ».

Revel craint que bientôt :

« Médecin et patient ne communiquent plus que par écrans interposés, parfois même à cent mille lieux l'un de l'autre ».

Le manque de proximité : un problème que les plateformes tentent de résoudre

Les plateformes sont conscientes de ce manque de proximité et afin de permettre aux patients de bénéficier d'un remboursement, bon nombre d'entre elles font des efforts considérables et, parfois même, changent brusquement de politique.


C'est notamment le cas de Qare. La plateforme n'a pas hésité à se passer de son système d'abonnement, lequel permettait aux clients de consulter en illimité. Et elle va encore plus loin en annonçant l'embauche de 5 000 médecins libéraux de ville d'ici la fin de l'année prochaine.

Chez Livi, les médecins appartenant à des organisations territoriales de proximité sont privilégiés.

Oui à la téléconsultation, mais avec son médecin traitant

Pour la Cnam, la règle est claire, à quelques exceptions près :

« Pour espérer bénéficier d'un remboursement, le patient ayant recours à la téléconsultation doit être suivi régulièrement par un médecin traitant ».

Si ce dernier n'est pas disponible, il peut être remplacé par un autre médecin qui se trouve à proximité, de quoi anticiper une éventuelle intervention physique.

Toutefois, les patients de moins de 16 ans n'ont pas besoin de remplir ce critère.

Si le patient fait appel à un pédiatre ou un gynécologue, il n'est pas impératif que celui-ci soit le médecin traitant.

Enfin, dernière exception pour pouvoir prétendre à un remboursement : le médecin traitant n'a pas été déclaré ou reste injoignable.