Voilà maintenant une semaine que les Technical crew members (TCM) de Besançon ont commencé leur mouvement de grève. Ne bénéficiant pas du statut de personnel navigant technique, ils sont largement sous-payés alors que leurs heures de travail dépassent allègrement le cadre légal. Résultat des comptes : l’hélicoptère du SAMU ne peut décoller.

Il faut savoir que le SAMU de Besançon dispose d'un hélicoptère pour les interventions diverses, mais ce dernier est immobilisé au sol. Le 4 octobre dernier, les assistants techniques de la ville ont annoncé une grève pour réclamer de meilleures conditions. Pour rappel, la loi veut que ces TCM accompagnent l'hélicoptère du SAMU à chaque fois que l'appareil décolle. Les assistants techniques dénoncent leur salaire trop faible alors qu'ils ont une charge de travail trop importante, largement au-delà des 35 heures. Par ailleurs, ils revendiquent le statut de personnel navigant technique afin d'accéder à des conditions plus viables.
Le CHU de Besançon privé temporairement d'assistance aérienne
Depuis le 4 octobre 2018 à minuit, l'hélicoptère du CHU de Besançon est resté cloué au sol en attendant un dénouement de la situation. Il convient de noter que le fond du problème n'est autre que la frustration des assistants techniques des pilotes. Ces technical crew members travaillent bien plus de 35 heures par semaine sans rémunération supplémentaire, pour un salaire net en-deçà de 1 500 euros. Ils ont demandé à ce que leur statut soit révisé en tant que personnel navigant technique. Par ailleurs, ils souhaitent également que les conditions soient modifiées.
Des agents victimes de prestataires
Très souvent, les Agences régionales de santé et les hôpitaux lancent des appels d'offre, qui reviennent à des prestataires. Dès lors que l'hélicoptère doit prendre les airs, les TCM doivent se trouver à bord. Et pourtant, ils ne sont que 5 en Franche-Comté, au CHU de Besançon.
Le délégué national du Syndicat national du personnel navigant de l'aéronautique civile (SNPNAC), Jean Bec, déplore les conditions de travail de ces assistants techniques. Le syndicaliste révèle qu'ils ne toucheraient que 982 euros, après déduction de la mutuelle obligatoire.
Il ajoute que :
certaines banques considèrent qu'ils sont au-dessous du seuil de pauvreté et refusent de leur prêter de l'argent. Ces travailleurs sont en CDI, mais ils sont dans une situation de précarité maximale. Dans certaines sociétés, ils travaillent jusqu'à 2 000 heures par an, parfois jusqu'à 400 heures au-dessus du seuil légal des 35 heures. Des heures qui ne sont pas rémunérées.
Il reste alors à savoir si l'aéronautique civile leur donnera gain de cause afin de débloquer la situation au niveau du CHU de Besançon.