La digitalisation de la médecine inquiète encore beaucoup de français malgré les avancées technologiques dont elles font preuve. En effet, ces derniers redoutent la facilité d’utilisation des objets connectés et la sécurisation des données. D’après un sondage effectué par OpinionWay en décembre 2018, 60 % des sondés ont peur pour leur vie privée. En plus, leur angoisse est renforcée par les piratages des dossiers médicaux dans les hôpitaux. Une situation qui ne décourage pas les concepteurs de ces gadgets qui voient en ce secteur, un filon à exploiter.

En prenant pour cible les patients à domicile, les entrepreneurs se doivent de simplifier au mieux l'utilisation des appareils intelligents pour ne pas irriter les utilisateurs, souvent âgées.
Dans ce domaine, les grandes enseignes du web qui s'intéressent au secteur sanitaire sont ambitieuses si l'on croit leurs projets. Durant quatre ans, Google engage 10 000 volontaires pour développer les recherches sur les dispositifs connectés. Mark Zuckerberg, le fondateur de Facebook veut éliminer toutes les maladies avant la fin du siècle tandis que Microsoft veut vaincre le cancer avant 2026. Quant à Apple, il a dernièrement lancé la montre connectée avec la certification de l'agence américaine du médicament (FDA).
Le domaine de l'e-santé s'introduit en France
Si le marché est nouveau en France, il en est autrement aux États-Unis où s'organisent des évènements tech de grande envergure tels que le Consumer Electronic Show à Las Vegas. Pour faire connaître le bandeau d'assistance au sommeil par exemple, ainsi que pour son exportation, la startup Dreem a acquis 35 millions de dollars. Et en septembre, la multinationale américaine Apple propose la montre connectée « Apple watch » qui en plus d'un électrocardiogramme, détecte les chutes et prévient les secours.
Quant aux laboratoires français, ils se sont initiés dans le secteur en 2016. Comme pour le cas de l'entreprise biopharmaceutique Sanofi qui a élaboré un dispositif télémédical pour ajuster les doses d'insuline des patients atteints du diabète. Et actuellement, la ville de Nice qui est restreinte à l'économie de troisième âge ouvre la voie à la médecine intelligente par la mise à disposition d'un appartement-témoin qui servira pour les expériences des entrepreneurs de l'e-santé.
Autant dire que le domaine de la médecine numérique est en pleine phase de lancement dans l'Hexagone. Pour la notoriété des produits et des services, les acteurs doivent multiplier les campagnes de sensibilisations pour que la population comprenne leur importance. En observant, Julien Maldonato, spécialiste de l'innovation au cabinet Deloitte remarque qu'à cette phase de démarrage, les appareils connectés intriguent sans pour autant les intéresser. Le fondateur du site doctissimo, Laurent Alexandre soutient ce point de vue en annonçant que :
« Les gens achètent un bracelet connecté, mais la plupart du temps ils le mettent au placard au bout de quelques semaines ».
Ce dernier a toutefois rappelé l'utilité de ces objets intelligents. Ils servent dans l'accompagnement des malades et non dans leurs soins. Il est donc conseillé pour chaque individu de surveiller leur mode de vie afin de soutirer les avantages optimaux de ces gadgets. En même temps, il serait prudent de se faire contrôler par un professionnel de référence.
Les outils numériques optimisent les suivis médicaux
Le potentiel économique du domaine de la santé numérique attire actuellement les investisseurs. Les objets d'accompagnement médical progressent alors avec les recherches dans le but de faciliter le suivi des personnes âgées dépendantes et celui des malades chroniques.
Dans ce sens, la Sécurité sociale a même appuyé les démarches de la médecine vers la technologie en admettant la téléconsultation par ordinateur ou par smartphone qui évite le déplacement du patient à l'hôpital.
Telle que l'assurance santé, ces gadgets apportent un soutien aux personnes dans un état de fragilité. Pour rassurer les patients qui ont besoin d'assistance, il existe désormais des bracelets connectés, des détecteurs de qualité d'air ou encore des capteurs de sommeil. Les prochaines innovations tendent vers le soin et promettent un bracelet visant à éliminer des cellules cancéreuses. La fabrication de patchs connectés et de cyberpillules est aussi dans les programmes.