D’après le constat de la Cour des comptes, les mesures adoptées en termes de soins de santé, par de nombreux pays de la zone euro à l’issu de la crise de 2008, se sont révélées quelque peu pénibles pour les patients. La France s’est montrée plus indulgente en gardant les mêmes structures malgré les déficits qu’elle pourrait encourir.

Les systèmes de soins de santé européens ont été sujets de quelques transformations depuis la crise financière de 2008. Une récente étude de la Cour des comptes relève d'ailleurs des changements qui ne s'avèrent pas forcément profitables pour les patients.
Certaines dépenses les moins importantes sont, en effet, désormais, exclues de la prise en charge par la collectivité outre la réduction des espaces destinés à l'accueil des souffrants.
Les Français se voient épargnés par cette situation. Les dispositifs de soins dans l'Hexagone demeurent effectivement inchangés malgré les risques de perte financière dans le système. En revanche, il a été constaté que les modifications apportées sont plus flagrantes dans bon nombre de nations européennes.
Des structures peu avantageuses, sauf en France
Le récent rapport intitulé « Dix ans d'évolution de systèmes de soins et de prises en charge des dépenses de santé en Europe » de la Cour des comptes analyse de près les réactions des nations européennes face aux déficits des dispositifs de santé dans le continent. Et cela depuis la crise en 2008.
Plusieurs ont opté pour une réduction des aides contre plus de contribution de la part des patients en matière de dépenses, entre autres la hausse des franchises ou des tickets modérateurs.
Depuis 2012, le Portugal, l'Espagne et l'Italie constatent un doublement de leurs frais d'hospitalisation. Cette dernière a même décidé d'imposer une facturation de 25 euros pour les passages aux urgences qui qui se révèlent au final moins pressants. Du côté des Irlandais, les charges forfaitaires s'élèvent à :
• 80 euros par jour pour les séjours à l'hôpital • 100 euros pour le recours aux services d'urgenceNéanmoins, ceux qui résident dans l'Hexagone peuvent se réjouir de la préservation du ratio représentant la part des frais remboursée par la collectivité. De même que pour les effectifs et les rémunérations des professionnels de santé, ainsi que l'accès aux traitements.
Une répercussion sur les patients
Les conséquences des transformations sont néfastes du moins pour les patients. Dans les détails, certains soins pour des symptômes considérés comme « mineurs » ne seront plus indemnisés. En Espagne, en Italie et aux Pays-Bas, divers psychotropes (somnifères, tranquillisants et antidépresseurs) et d'autres contraceptifs pour les femmes ayant dépassé leur 21ème année ne seront plus couverts par l'assurance maladie. D'où la nécessité de recourir à des complémentaires santé.
Concernant les établissements publics, les espaces destinés à l'accueil des patients ont également connu des réductions :
- La Suède passe de 12 lits pour 1 000 habitants en 1991 à 2,5 en 2015
- Le Royaume-Uni intégrait 4,1 lits pour 1 000 habitants en 2 000 contre 2,6 en 2015
Ces bouleversements ont rendu plus compliqués trois parcours différents en Italie :
- L'obtention d'un rendez-vous chez un spécialiste
- La réalisation d'un examen médical
- La fixation d'une date pour une hospitalisation.
Les Irlandais, quant à eux, accumulent de longues files d'attente dans les hôpitaux au moment où les délais de réponse de certaines prestations se dégradent chez les Britanniques. Cela concerne la chirurgie, le cancer, les ambulances ou les urgences. Enfin, le nombre de patients espagnols en attente en chirurgie a progressé de 57% entre 2006 et 2016.