Au cours de l’année et demie pendant laquelle le covid-19 a sévi, le continent africain a montré une certaine résilience par rapport aux autres, jusqu’à tout récemment. Essuyant actuellement une 3ème vague de la pandémie, de nombreux pays y affichent des statistiques on ne peut plus désastreuses. Or, les doses de vaccins dont dispose l’Afrique sont insuffisantes.

L’Afrique résiste mal face à la 3ème attaque du Covid-19 qui revient en charge avec son variant Delta

La mutuelle familiale est une assurance économique permettant à toute votre famille d'être couverte en cas de maladie. Une complémentaire pleine d'atouts, certes, mais qui ne suffit pas à se protéger en cette période de pandémie. Surtout avec le variant Delta, reconnu pour sa forte capacité de propagation, qui circule.

De fait, même l'Afrique, qui semblait mieux s'en sortir il y a quelques mois, arrive à peine à tenir sa tête hors de l'eau. Et les armes lui permettant d'affronter cet ennemi invisible manquent cruellement, en l'occurrence les vaccins anti-covid, faute de doses suffisantes importées des pays développés via le système Covax. Une production à l'interne est alors de mise pour renforcer la campagne de vaccinations.

Les indicateurs hospitaliers sont dans le rouge

250 000 nouveaux cas en une semaine, c'est le chiffre qu'a annoncé directrice régionale de l'OMS, Dr Matshidiso Moeti le 24 juillet dernier. Un chiffre pour le moins inquiétant, affichant une forte propagation du covid-19 (+20%) par rapport à la semaine précédente. Et la tendance n'est pas près de s'essouffler.


Cette 3ème vague semble être plus virulente que les précédentes, d'autant que la mutation Delta s'étend actuellement à travers plusieurs pays africains, dont 16 font l'objet d'une étroite surveillance par l'institution sanitaire internationale. Parmi eux figurent l'Afrique du Sud, l'Érythrée, le Kenya, le Liberia, le Malawi, la Namibie, l'Ouganda, la RDC, le Rwanda, la Tunisie et le Sénégal.

En parlant du Sénégal, aux dernières nouvelles, la nation comptait 500 nouveaux dépistés positifs par jour. Au centre hospitalier de Fann, par exemple, dans le sud-ouest de la capitale sénégalaise, le service de réanimation demeure engorgé. Au professeur Oumar Kane, anesthésiste, de déplorer d'ailleurs la tendance haussière du nombre de jeunes nécessitant des soins intensifs :

Cela fait dix, quinze jours que le nombre de cas augmente. C'est particulièrement inquiétant. Je vois de plus en plus de jeunes, sans aucune comorbidité´. Avant, les patients que j'intubais étaient plus âgés.

Une insuffisance de doses vaccinales qui trouvera enfin solution

L'affolement des indicateurs épidémiques risque de s'empirer à cause de l'insuffisance des doses vaccinales. Force est, en effet, d'admettre que 10% seulement de la population africaine peuvent bénéficier de leur injection. Et à l'heure actuelle, seuls 2% de la population ont été vaccinés, soit 16 millions de citoyens.

À préciser qu'en Europe, 40% ont même déjà reçu les deux doses requises. D'après l'épidémiologiste camerounais, Yap Boum qui représente aussi l'Afrique d'Épicentre, le centre de recherche de l'ONG Médecins sans frontières, il y aurait une nette dissemblance :

En Europe, il y a des débats sur le fait de vacciner les tout-petits alors qu'en Ouganda, au Sénégal ou en RDC, on n'a pas assez de doses pour les personnes à comorbidité, sachant qu'il y a dans ces régions une proportion élevée de personnes avec d'importantes maladies chroniques.

Certes, avec l'instauration du système international Covax, les habitants des 92 pays à faibles revenus vont pouvoir être vaccinés en temps voulu grâce au soutien des 97 pays les plus riches, à raison d'un objectif de 520 millions de doses pour l'Afrique et son 1,2 milliard d'habitants d'ici fin 2021. Pour autant, la meilleure solution serait d'être indépendant en termes de production de vaccins.

C'est ainsi qu'au 9 juillet dernier, un accord pour la construction d'une usine de production à Diamniado Sénégal a été signé, sponsorisée à hauteur de 200 millions d'euros. Le projet devrait arriver à son terme au premier semestre de 2022. À savoir que ce choix s'expliquait par l'implantation de l'Institut Pasteur, grand fabricant de vaccins depuis huit décennies, dans le pays.