Certains produits alimentaires portent des mentions concernant leurs supposées vertus pour la santé. Ces bénéfices proviennent en général des matières premières qui entrent dans leur composition. L’association 60 millions de consommateurs demande toutefois aux clients d’être prudents. En effet, bien qu’autorisées par la loi, ces allégations ne sont pas toujours pertinentes.

Il est courant de voir les informations concernant la composition et la valeur nutritionnelle sur l'emballage d'un produit alimentaire. Certains fabricants affichent également une liste de bienfaits pour la santé du consommateur. Avant d'en abuser, il s'avère toutefois important de s'assurer de la fiabilité des éléments avancés. C'est d'ailleurs sur ce point que les experts au sein de l'association « 60 millions de consommateurs » attirent l'attention des clients. D'après eux, ces informations n'ont pas forcément la crédibilité qu'on pourrait leur accorder. L'organisme parle même d'une stratégie marketing et demande par conséquent aux consommateurs d'être vigilants. De plus, les fabricants vont parfois à l'encontre des réglementations qui encadrent l'utilisation de ces allégations.
Des produits qui ne sont pas toujours conseillés pour la santé
Les autorités prévoient déjà de renforcer les règles en vigueur en vue de lutter contre l'usage abusif des allégations nutritionnelles et santé. Les réformes ne pourront cependant pas intervenir avant 2023. En attendant, l'association 60 millions de consommateurs fait appel à la vigilance de chacun.
Comme le souligne l'organisme, la loi autorise tous les fabricants à faire usage de ces informations. Mettre en avant les éventuels apports nutritionnels du produit est donc légal même lorsque sa composition est douteuse. L'association donne l'exemple d'un jus de fruit qui a une forte teneur en sucre. Le fabricant peut le commercialiser en le proposant comme une source de vitamines C. Sans avoir connaissance de la quantité de sucre présente, un consommateur peut le privilégier face à d'autres produits. Espérant ainsi profiter de ses bienfaits.
Le danger est bien réel puisque la consommation excessive d'un produit de ce type peut favoriser certaines maladies. Le traitement est parfois exclu des paniers de soins de l'Assurance maladie ou de l'organisme de complémentaire santé. Le client risque ainsi de se trouver dans l'obligation d'endosser des frais de soins élevés. Pour éviter les mauvaises surprises,
Il s'avère toujours utile de se renseigner sur la prise en charge proposée. Puis de demander un devis mutuelle avant de finaliser le contrat.
Des pratiques parfois illégales
Il arrive par ailleurs que les allégations utilisées n'aient pas reçu l'autorisation de la Commission européenne. Un produit à base de noix de coco qui prétend faciliter la digestion se trouve par exemple dans cette situation. Les aliments présentés avec une propriété préventive ou curative contre une maladie sont aussi à éviter, souligne l'association. C'est par exemple le cas d'un yaourt vendu comme un remède contre l'ostéoporose grâce au calcium qu'il contient.
Une telle pratique s'oppose à la législation européenne qui régit l'utilisation des allégations nutritionnelles et santé. « 60 millions de consommateurs » met d'ailleurs l'accent sur la différence entre les deux notions.
L'allégation nutritionnelle reflète un bienfait nutritionnel spécifique que possède le produit. Il s'agit par exemple des compotes et yaourts présentés comme allégés en sucre. L'allégation santé indique pour sa part un rapport particulier avec la santé. Les apports d'un produit laitier pour la croissance et le développement des os chez les enfants en sont un exemple.
Les experts précisent qu' un fabricant peut avancer l'intérêt pour la santé sans annoncer une action préventive ou curative. Pour cause, il s'agit d'une denrée alimentaire et non d'une solution médicamenteuse. Néanmoins, la législation n'est pas toujours considérée, comme en témoigne une enquête de la Répression des fraudes en 2021. D'après cette étude, 44 % des produits portant des allégations ne respectent pas les réglementations en vigueur.