Les cotisations collectées par les couvertures maladie, les mutuelles et les institutions de prévoyance ne servent pas uniquement à payer les remboursements de soins. En effet, les assurés seront aussi mis à contribution pour financer les campagnes de publicité, les coûts de restructuration et les mises à jour des données de ces organismes.

Les cotisations allouées à une complémentaire santé ne sont pas uniquement dédiées au remboursement de soin. En effet, selon une enquête de la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Dress), 21 % des primes sont généralement utilisées par ces établissements afin de payer leurs coûts de gestion.
Cela est bon à savoir pour les assurés, car ils peuvent se servir de cette information pour bénéficier d'une meilleure couverture à un tarif plus avantageux. Il convient, en effet, de préciser que les différents types d'assureurs maladie n'accusent pas tous des mêmes charges pour l'administration de leurs affaires.
Le rachat d'une enseigne concurrente
Les complémentaires santé déduisent une partie des cotisations pour s'acquitter de leurs frais de gestion. Les primes payées par les assurés serviront aussi à couvrir les coûts d'acquisition de nouveaux clients et la gestion de contrats lorsque ces organismes intègrent une enseigne rivale. En effet, lorsqu'un assureur fait l'acquisition d'un de ses concurrents, celui-ci doit procéder à quelques restructurations, comme l'explique le rapport d'enquête de la Dress :
Lorsqu'un organisme en absorbe un autre, il doit gérer le nouveau portefeuille de contrats, engendrant nécessairement des coûts (durant la phase de transitions).
Ces charges sont alors taxées à leur clientèle par les pourvoyeurs d'assurance. Or, les mutuelles sont les plus en proie à ces réorganisations. Des restructurations qui ne semblent pas près de s'arrêter tant les mastodontes du secteur tendent à intégrer leurs concurrents. À savoir que depuis 2006, le nombre d'organismes sur le marché des complémentaires santé a été divisé par deux.
Ce sont les institutions de prévoyance qui offrent le meilleur retour sur cotisations, car tandis que les assurances et les mutuelles prélèvent 21 % des primes à titre de frais de gestion, les organismes de prévoyance n'en taxent que 11 %. À savoir, les assurances acquièrent moins fréquemment une société rivale.
Avantage aux vieux pour les frais de gestion
Contrairement aux mutuelles, les assurances tendent moins à se réorganiser à cause d'une absorption d'enseigne concurrente. Mais elles prélèvent tout de même 21 % des cotisations de leurs sociétaires en tant que frais de gestion. Ici les sociétés d'assurance s'en serviront pour faire attirer de nouveaux clients, c'est-à-dire financer leurs campagnes de publicité et rémunérer des enseignes intermédiaires.
À la différence des mutuelles, les assurances ne proposent pas d'offres spécialement pensées pour certains emplois, tels que ceux du secteur public. La prospection de nouveaux clients est ainsi plus difficile, se traduisant par des coûts plus élevés à la charge de l'assuré. À la Dress d'indiquer toutefois que :
Le recours à des intermédiaires représente un coût pour les assurés, mais qui pourrait aussi s'accompagner d'une meilleure qualité de service.
Il faut dire que ces établissements doivent souvent passer par des intermédiaires, ces derniers seront chargés d'agrandir leur base client tout en gérant les nouveaux contrats.
Enfin, comme d'habitude, le profil des assurés a un impact sur les frais de gestion. Sauf qu'ici, l'avantage est donné aux personnes âgées. Ces derniers sont considérés comme « moins changeant » en termes de domicile, de compte bancaire ou de régime obligatoire. Les complémentaires procèdent ainsi plus rarement à des mises à jour de leurs données, ce qui se solde par moins de frais de gestion.