Malgré les mesures d’incitation aux vaccins anti-covid, la campagne de vaccination semble s’être essoufflée en France ces derniers temps. Une situation que les autorités sanitaires entendent évoluer à cause des menaces du variant Delta, à travers le pass sanitaire et l'obligation vaccinale des soignants. Mais une partie de la population se campe sur leur position.

La CNRS se penche plutôt pour la médiation pour augmenter le nombre des vaccinés en France

Imposition de vaccination pour les professionnels de santé, présentation obligatoire d'un pass sanitaire pour les 18 ans et plus… Les mesures ont été renforcées dans l'Hexagone afin de mieux lutter contre la pandémie du covid-19, outre la prise en charge intégrale des dépenses liées à l'immunisation par l'assurance maladie. Ce qui n'est pas forcément au goût de tout le monde puisqu'en faisant abstraction des personnes hésitantes, bon nombre de résidents refusent tout simplement de se faire vacciner.

Les rassemblements continuent à travers le pays, regroupant des opposants aux nouveaux dispositifs récemment appliqués, dont la majorité serait issue des catégories populaires. Selon l'avis de la direction de recherche au CNRS, une médiation est de mise afin de mettre ces individus en confiance.

Les issus de la classe modeste affichent plus de réserves

Alors que les premiers vaccins ont commencé à pointer le bout de leur nez, en novembre dernier, quelques chercheurs de l'INSERM et du CNRS ont mené un sondage sur 86 000 individus afin de comprendre les caractéristiques sociales des éventuels récalcitrants. Il s'est avéré que ceux de la classe « modeste » prédominent : 17 % des ouvriers contre 8 % des cadres supérieurs. Des résultats se rapprochant de ceux de l'enquête OpinionWay : 24 % des ouvriers et employés, ce qui est deux fois supérieur au ratio des CSP « supérieures ».


Aux auteurs de l'étude de souligner :

Plus on est bas dans la hiérarchie sociale, plus on est réticent à la vaccination en général et contre le vaccin Covid-19 en particulier.

Une affirmation qui se confirme, si l'on considère la récente étude Ecoscope d'OpinionWay pour Les Échos, suite aux rassemblements des antivax, ces dernières semaines. En effet, 16 % des Français ne veulent recevoir aucune dose de vaccins anti-covid, dont la plupart feraient partie de la masse populaire.

Une communication plus renforcée pour mieux convaincre

Si certaines personnes hésitent tout simplement à se faire vacciner, d'autres s'y refusent carrément. Et l'imposition du pass sanitaire ainsi que l'immunisation des soignants n'y changera rien. C'est du moins ce qu'ils ont montré à travers des rassemblements dans toute la France, regroupant plus de 114 000 personnes le 24 juillet dernier.

En parlant de pass sanitaire, le directeur de recherche au sein de CNRS, Alexis Spire, semble septique quant à son efficacité pour faire changer d'avis les concernés. Cette initiative réussira plutôt, selon lui, auprès des réfractaires issus des classes moyennes et supérieures. En effet :

Toute une partie de la population ne va pas au restaurant, au cinéma, au théâtre, ne prend pas le train, ni l'avion. Pour toucher les réticents des classes populaires, du monde ouvrier et des zones périurbaines, il vaudrait mieux essayer de convaincre plutôt que de menacer.

Toujours d'après le chercheur, les réserves affichées par les non-vaccinés proviennent davantage d'un manque d'informations que d'un manque de confiance dans le gouvernement. Aussi, l'intensification de communiquer sur les vaccins se révèle-t-elle indispensable. Raison pour laquelle, 2 000 médiateurs de lutte anti-Covid sont actuellement déployés dans toutes les régions de France par des associations, telles que la Croix Rouge. Ce, afin de répondre aux nombreuses questions que se pose la population non avertie.