Face à l’utilisation importante du bois en France, un groupe de médecins a lancé un avertissement sur les dangers qu’elle représente. Elle risque entre autres de provoquer des maladies cardiovasculaires et respiratoires. De même, elle s’avère nuisible à l’environnement. Dans les 10 prochaines années, elle pourrait notamment entraîner un accroissement de 10 % des gaz à effet de serre.

Les particules fines relatives à la combustion du bois ont une composition similaire à celles des particules diesel (gazole routier ou fioul de chauffage). Elles contiennent des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) à l'origine de nombreux cancers. Dans ce contexte, il est conseillé d'adhérer à une bonne mutuelle santé pour les ménages qui recourent à cette technique.
L'alerte a été lancée par quelques professionnels de santé dans une tribune parue récemment au quotidien Libération. Parmi les signataires, on trouve notamment le collectif Air-Santé-Climat. Comparée au fioul domestique, la combustion du bois peut générer jusqu'à 35 fois plus de HAP cancérigènes, affirment les spécialistes.
Un grand danger pour l'organisme
Les appareils nouvelle génération sur le marché sont munis de filtres pour limiter les émissions polluantes. Cependant, les composants les plus nocifs – les particules ultrafines – sont encore rejetés dans l'atmosphère. Les instigateurs de la tribune affirment qu'en plus des risques de cancers qu'ils présentent, les HAP sont également :
[…] toxiques pour les systèmes respiratoires, cardiovasculaires ainsi que pour le développement du fœtus.
Sur ce dernier point, les particules carbonées peuvent provoquer des malformations. Une situation qui peut parfois nécessiter une intervention chirurgicale, remboursée par la mutuelle santé.
Ainsi, les professionnels considèrent le développement des centrales biomasses et du chauffage au bois comme un danger pour la population. De même, il s'avère non conforme aux politiques publiques adoptées dans de nombreux territoires et villes en vue d'améliorer la qualité de l'air.
Augmentation des gaz à effet de serre vers 2030
L'État a par exemple octroyé une aide à l'entreprise strasbourgeoise Blue Paper pour remplacer ses chaudières à gaz par des incinérateurs. Ces derniers servant à brûler les déchets. Pourtant, la combustion massive du bois a des retombées environnementales importantes, avance le groupe de médecins.
D'après leurs explications, la filière bois énergie pourrait contribuer à une hausse de 10 % des gaz à effet de serre dans l'atmosphère. Et ce, dans les 10 années qui viennent. Cette prévision découle des recherches menées par le Giec (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat), publiées en 2018 dans le journal scientifique Nature.
Les médecins mettent l'accent sur la nécessité de réviser les normes applicables aux polluants les plus nuisibles tels que les HAP. Ils ajoutent également qu'il convient de suivre les recommandations de l'Anses concernant les polluants toxiques non encore réglementés.