Une étude réalisée aux États-Unis et publiée par la société américaine de tératologie révèle qu’une femme qui consomme du cannabis pendant sa grossesse expose son enfant à des problèmes de développement et d’attention, développés au cours de l’adolescence. Ces effets, identiques à ceux de l’alcool, seront constatés chez l’enfant même pour une consommation à faible quantité.

La consommation d'alcool est fortement déconseillée pendant la grossesse ou pour les femmes souhaitant avoir un enfant. Ceci afin d'éviter le syndrome d'alcoolisation fœtale, à l'origine de handicaps comportementaux et cognitifs ou de malformations du cerveau chez l'enfant. D'ailleurs, les conséquences peuvent déjà être visibles pendant la grossesse, se manifestant par un retard de croissance in utero.
Des chercheurs américains viennent également de réaliser une étude portant sur le cannabis. Ils rapportent ainsi que sa consommation a ces mêmes effets. Au même titre que le tabac et l'alcool, le cannabis est donc à éviter tout le long de la grossesse.
Une étude révélatrice
Pour constater les effets du cannabis, les chercheurs de l'Université de Caroline du Nord ont mené une série d'expériences sur des poissons-zèbres, avec des femelles gestantes. Ils ont ainsi testé des substances identiques aux cannabinoïdes et de l'alcool sur ces poissons. Ces deux substances leur ont été présentées simultanément et parallèlement.
Les études se sont ensuite portées sur les descendances de ces poissons-zèbres. Les chercheurs relèvent alors plusieurs anomalies. D'abord, des malformations physiques comme des têtes anormalement plus petites ou un poids plus faible.
À ceux-ci s'ajoutent des troubles comportementaux, marqués par des problèmes d'attention, des problèmes visuels ou une hyperactivité. Tous ces problèmes sont similaires à ceux entraînés par le syndrome d'alcoolisation fœtale.
L'exposition du fœtus au cannabis a ainsi des conséquences qui seront visibles sur l'enfant après sa naissance, avec des troubles physiologiques et comportementaux dont certains peuvent se développer uniquement à l'adolescence. Les scientifiques ayant conduit cette recherche notent également que la consommation de ces substances, alcool et cannabis, même à une faible quantité, aura toujours ces impacts sur le fœtus et l'enfant.
Des résultats encore à confirmer
En France, les troubles de comportement et de formation causés par l'alcoolisation prénatale sont constatés sur près d'un enfant sur 1 000 chaque année. Selon les données de l'Association France Assos Santé, sur les 8 000 enfants qui naissent chaque année avec ces troubles, 800 sont affectés par le Syndrome d'alcoolisation fœtale.
Pour réduire ces chiffres, l'initiative doit nécessairement venir des femmes concernées. Lorsqu'une addiction est constatée, une cure de désintoxication sera donc inévitable. Les séances peuvent être remboursées par l'Assurance maladie et la mutuelle santé, selon les établissements et les soins choisis. Elles existent aussi bien pour l'alcool que pour le tabac ou le cannabis.
Le sevrage est plus qu'utile, bien que l'étude demande encore confirmation. Le choix pour le poisson-zèbre s'explique en effet par les gènes qu'ils portent. 70 à 85 % des gènes humains disposent d'un équivalent chez ces animaux. Néanmoins, les résultats méritent des études plus approfondies afin de les confirmer avec certitude.