La fin du mois de février a été marquée par une vague d’inquiétude au sein des ménages, en France. Une réaction qui s’explique par la brusque progression de l’épidémie liée au nouveau coronavirus. Pour autant, les experts se veulent être rassurants en ce qui concerne les caractéristiques de la maladie. Et il faut reconnaître que les statistiques confirment leurs dires.

Le coronavirus doit être considéré avec la plus grande attention sans pour autant céder à la panique

716 cas confirmés et 11 morts, tel est le bilan du Covid-19 en France. De quoi susciter bien plus que de l'appréhension chez les résidents, qui sont de plus en plus nombreux à demander davantage d'informations et de solutions soit en passant des appels sur un numéro vert, soit en consultant leur médecin. D'autant qu'aucun vaccin ni thérapie n'a encore été trouvé à ce jour.

Toujours est-il que la population ne devrait pas céder à la panique. Certes, les autorités sont toujours conviées à contrôler fermement la propagation de la maladie, outre les mesures préventives à respecter par tout un chacun. Toutefois, les chiffres tendent à l'optimisme, ne serait-ce que de savoir que la grande majorité des cas sont bénins.

Les experts se montrent plutôt rassurants…

Face au vent de panique qui semble régner depuis fin février en France à cause de la subite expansion de l'épidémie Coronavirus, plusieurs experts ont été amenés à décortiquer les statistiques liées à la maladie. Et il s'avère que malgré les chiffres inquiétants enregistrés au niveau national, mais aussi de par le monde (2 700 décès recensés sur 80 239 diagnostiqués positifs, selon les derniers chiffres de l'OMS), la bénignité de la majorité est quand même rassurante.


En effet, moins d'un cas sur cinq (13,8% et 4,7%) est qualifié de grave à critique, les 80,9% restants étant bénins. C'est du moins ce que le Centre chinois de contrôle et prévention des maladies a confirmé dans la semaine du 27 février, à l'issue d'une étude menée sur 72 314 individus diagnostiqués cliniquement, mais n'ayant présenté aucun symptôme afférent à la pneumonie virale. À Samira Fafi-Kremer, cheffe du laboratoire de virologie au CHU de Strasbourg de montrer son optimisme :

Cela commence à être rassurant, car la plupart des personnes infectées n'ont pas de symptômes sévères.

Entendons par bénin, quelques signes d'une grippe, allant d'un rhume à une légère montée de fièvre à 38,5°, dont le vaccin est remboursable par l'assurance maladie et la mutuelle santé. À ce propos, la cheffe du service de virologie du CHU de Caen dans le Calvados, Astrid Vabret, a tenu à souligner auprès de Franceinfo que :

Cela ressemble à un gros rhume. Vous pouvez avoir un petit écoulement nasal, des signes cliniques objectifs, mais qui sont juste gênants et ne mettent pas en péril votre survie.

Certes, le Covid-19 est bien plus mortel que la grippe saisonnière, mais force est pourtant de constater qu'il est moins virulent que les épidémies liées aux précédents virus de même typologie. À préciser que son taux de létalité s'élève à 3,36%. Un chiffre qui s'accroitrait à mesure que l'âge du patient avance. En effet, 14,8% des malades octogénaires ont succombé. De même, les risques de mortalité sont également élevés chez les personnes souffrant de pathologies chroniques, comme :

  • Le diabète ;
  • L'hypertension ;
  • Les troubles cardiovasculaires ;
  • Les maladies respiratoires.

Mais l'épidémie ne doit pourtant pas être traitée à la légère

Quoi qu'il en soit, ce taux de mortalité demeure une simple estimation étant donné que l'opacité du nombre réel des personnes infectées à l'heure actuelle en raison des nombreux cas asymptotiques, comme le soulève la virologue strasbourgeoise, Samira Fafi-Kremer. D'après elle, en effet :

De nombreuses autres personnes peuvent avoir été infectées et ne pas présenter de symptômes – et donc passer sous le radar des médecins […] En prenant en compte les cas asymptomatiques, le taux de mortalité du nouveau coronavirus serait bien plus proche de celui de la grippe saisonnière que du SRAS.

À savoir, ce dernier s'est éparpillé dans une trentaine de pays il y a près de deux décennies (en 2002-2003), touchant 8 098 personnes et causant la mort à 774 d'entre elles. D'ailleurs, force est de reconnaître que la virulence d'une maladie dépend plus de l'ampleur de sa propagation que de son taux de létalité. Au Dr Simon Cauchemez de l'Institut Pasteur à Paris d'expliquer :

Même si seuls 3% des cas décèdent, ça peut faire des chiffres importants si 30% ou 60% d'une population sont infectés.

À ce propos, il faut préciser qu'à défaut de mesures de contrôle, chaque malade du Coronavirus est à même de contaminer deux à trois autres individus. Dans ce cas, pour une période d'incubation moyenne de trois jours, le nombre de cas doublerait à l'issue de ce laps de temps. Ce qui pourrait représenter, au final, beaucoup d'infectés.

Pour Astrid Vabret :

Le moment le plus dangereux […] quand on est infecté sans le savoir, et qu'on ne prend alors pas de mesures pour protéger les autres. Dans ce cadre, certains vont infecter beaucoup de personnes, dont des patients qui pourront, eux, connaître des formes graves de la maladie, comme des personnes âgées, ou souffrant de problèmes cardiaques.