La France est réputée pour être parmi les pays les mieux lotis en matière de système de santé. La preuve, les offres de couverture maladie y pullulent. Force est toutefois de reconnaître que les assurés se trouvent actuellement face à une flambée du coût des prestations, ce qui n’est pas près de fléchir l’année prochaine. Bien au contraire.

Alors qu'on entre dans le dernier trimestre de 2021, de nombreuses questions se posent, notamment en ce qui concerne les divers changements attendus pour l'an prochain. Parmi eux sont énumérées les éventuelles hausses ou baisses de certaines charges, dont les soins de santé – élément qui a toute son importance chez les Français.
À savoir, les cotisations pour les contrats de complémentaire santé avaient augmenté en moyenne de 3% en début d'année. Les prévisions pour 2022 sont loin d'être fameuses puisque les dirigeants d'organismes d'assurance et de prévoyance prédisent des progressions pouvant aller jusqu'à 10%.
En cause, les charges sous-évaluées des assureurs parait-il par rapport aux primes déboursées par leurs membres, du fait de la réforme 100% Santé. Sans compter les effets à retardement de la pandémie, dont les taxes Covid.
Une évolution tributaire à la politique de l'organisme d'assurance
La période de rentrée, tout comme le Nouvel An, est un signe de renouveau et donc une raison pour tout un chacun de se poser des questions sur ce qui va se passer prochainement. Parmi les questionnements, l'évolution des tarifs appliqués sur la santé, notamment sur les cotisations d'assurance, revient souvent.
En effet, il n'est plus à redire que ces dernières années, le montant déboursé par les assurés n'a eu de cesse d'augmenter, ne serait-ce que de considérer la hausse moyenne de 3% en janvier dernier. Pour 2022, la progression attendue promet d'être encore plus considérable, à en croire les acteurs du secteur :
- De 7 à 8% selon La Mutuelle Just ;
- Jusqu'à 10% selon le président de la Fnim (Fédération nationale indépendante des mutuelles), Philippe Mixe ;
- Autour de 4 à 6% selon le cabinet Addactis.
Sur ce dernier point d'ailleurs, Estelle Villermet, senior manager santé et prévoyance au sein de ce cabinet de conseil, a évoqué le fait que :
Les hausses s'échelonneront de 3 à 8%, le taux pivot en santé se situant entre 4 et 6%, ce qui est assez élevé.
Estelle Villermet
Quoi qu'il en soit, l'unanimité ne semble pas pour autant au rendez-vous en ce qui concerne la hausse des cotisations puisque, d'après un expert en courtage, des baisses sont au rendez-vous – de 15% même – si certains contrats coûtent 20% de plus entre 2019 et 2021. Une modération qui, selon le directeur technique et indemnisation du groupe de protection sociale Malakoff Humanis, Thomas Colin, s'expliquerait par le souhait des assureurs à préserver leur portefeuille client. D'autant plus que la volatilité de ce dernier s'est accentuée depuis l'application de la résiliation infraannuelle en 2020. À Max Barbier, Directeur Santé et Prévoyance chez Mercer France, de souligner :
J'observe plus de changements d'assureurs que par le passé. En effet, les clients sont plus enclins à réaliser des appels d'offres pour bénéficier de tarifs toujours plus compétitifs. Il y a plus de résiliations de contrat qu'il y a dix ans.
Max Barbier
Des raisons on ne peut plus variées
Toujours est-il qu'il convient de connaître les raisons de cette progression tarifaire. Il s'avère que les indemnités versées par les compagnies d'assurance sont largement supérieures par rapport aux cotisations récoltées. Les résultats d'une étude effectuée par la FFA (Association française de l'assurance), la FNMF (Fédération nationale de la mutualité française) et le CTip (Centre technique des institutions de prévoyance en sont une preuve. En effet, en comparaison avec le S1-2019, celui de 2021 a enregistré des prestations supplémentaires de 1,45 milliard d'euros contre des primes d'assurance de 550 millions d'euros de plus seulement. D'où une perte de 900 millions d'euros, techniquement.
Outre cela, a impacté grandement sur les complémentaires santé la mise en vigueur du dispositif 100% Santé. Certaines charges, dont les soins dentaires ont été « sous-évalués », ayant enregistré une nette hausse de 45% pour la S1-2021. Quoi qu'il en soit, c'est surtout le rattrapage des soins post-Covid qui a pesé sur la majoration des cotisations. Sans parler des soins kinésithérapiques et ostéopathiques qui ont nettement afflué. À une directrice technique du pôle département santé d'une société de courtage de conclure :
Les confinements et le télétravail auraient pesé sur la santé des Français.