La propagation du Coronavirus est d’une telle ampleur, notamment dans certains pays de l’Europe. Si l’Italie est actuellement à genoux face à l’épidémie, la France tente tant bien que mal de le maîtriser. Quoiqu’il faille admettre que les actes médicaux se sont nettement multipliés, avec pour conséquences une montée des charges des assureurs. L’on devrait alors s’attendre à une hausse des cotisations.

Un peu moins de 20 000 cas ont été confirmés positifs du Covid-19 dans l'Hexagone, dont, aux dernières nouvelles, 8 675 nécessitant des surveillances hospitalières et 2 082 admis en réanimation. Cette statistique est la preuve tangible que le virus continue de sévir avec une extrême rapidité et virulence. Certes, le pays est depuis plusieurs jours en mode confinement afin d'enrayer l'épidémie, mais l'on devrait encore patienter 2 à 4 semaines de plus pour voir les effets de cette mesure se concrétiser.
En attendant, les consultations, les hospitalisations et les arrêts maladie se succèdent. Des circonstances impactant lourdement le budget des compagnies d'assurances, notamment celles opérant dans la mutuelle santé qui relayent la Sécurité sociale quant au remboursement des interventions médicales. Ce, depuis l'instauration du Reste à charge zéro.
Le RAC 0 coûte déjà plusieurs millions d'euros aux assureurs santé
Le gouvernement français tient toujours à cœur l'accès à la santé des citoyens même en ce temps de crise sanitaire. Il y a un peu plus d'un an, le RAC 0 a commencé à prendre forme pour être effectif à terme de trois années. Un dispositif, mis en place à la suite de la campagne présidentielle d'Emmanuel Macron, visant à réduire le taux de renoncement aux soins les plus essentiels de nombreux ménages, faute de ressources suffisantes.
Ainsi, à partir de 2021, les lunettes, prothèses dentaires et implants auditifs labellisés 100% Santé seront entièrement pris en charge par l'Assurance maladie et les complémentaires santé. Bénéfique pour les assurés sociaux, surtout les plus démunis qui n'auront plus alors à débourser de leurs poches les actes médicaux y afférents, la réforme pèsera en partie sur la trésorerie des assureurs.
En effet, en se basant sur des projections « classiques », l'on devrait estimer à 250 millions d'euros par an l'impact de ce dispositif. Sans oublier le projet d'indemnisation des salariés entrant en chômage partiel, à hauteur du SMIC quadruplé, dont le manque à gagner des employés percevant des salaires supérieurs va devoir être comblé par les mutuelles. Tous ces changements auront inexorablement de lourds impacts sur la grille tarifaire des compagnies.
Une mise à contribution bien plus importante avec le Coronavirus
Le 12 mars dernier, le président Macron a tenu une nouvelle fois à rassurer le peuple sur la volonté de l'État à atténuer les impacts du Coronavirus sur la vie quotidienne et l'économie du pays. Les finances publiques, à travers l'Assurance maladie, seront de ce fait lourdement mises à contribution. Ce qui n'exclut pas pour autant les complémentaires santé qui participeront également aux charges.
Et il faut dire que le coût sera largement plus élevé en comparaison avec la réforme 100% Santé étant donné les actes médicaux en nette augmentation qui accompagnent la lutte contre la pandémie. À savoir :
- Les consultations physiques ou à distance ;
- Les prescriptions de médicaments ;
- Les tests de dépistage (coûtant 54 euros et appliqués à un millier d'individus par jour) ;
- Le maintien à domicile avec surveillance médicale des patients contaminés ;
- Les admissions hospitalières,
- L'éventuelle vaccination générale.
À cela s'ajoutent les dépenses liées aux arrêts de travail dont le nombre n'a eu de cesse d'augmenter depuis quelques semaines. D'autant que les jours de carence ont été supprimés depuis fin janvier, une décision renforcée le 4 mars par un décret. Ce pourrait être des arrêts maladie, mais aussi de simples suspensions en raison de la fermeture d'écoles et du confinement. À savoir que les indemnités journalières sont, dans la plupart des cas, pris en charge par les mutuelles. Aussi, devrait-on s'attendre à une révision à la hausse des tarifs dès le mois de septembre.
Mais en attendant, le président de la Mutualité Thierry Beaudet insiste sur le fait que :
Aujourd'hui, le temps est à la solidarité, viendra le temps ensuite, une fois la crise derrière nous, d'évaluer ses conséquences […] Notre priorité est de jouer pleinement notre rôle en participant à la lutte contre l'épidémie et, dans nos établissements et services de soins, en protégeant les publics les plus fragiles et leur famille.