Le 27 mai dernier, la décision a été prise par Angela Merkel et les dirigeants des 16 Länder de passer à la vaccination contre le coronavirus des jeunes âgés de 12 à 16 ans à partir du 7 juin, date également à laquelle tous les adultes pourront accéder aux vaccins sans restrictions en Allemagne. D’ici la fin de l’été, toutes les personnes de plus de 12 ans vont être vaccinées au moins une fois, s’est engagée la chancelière. L’Agence européenne du médicament (EMA) a donné son accord le lendemain de cette annonce pour procéder à la vaccination de ces adolescents de 12 à 16 ans au Pfizer/BioNTech, en élargissement du cercle des jeunes de plus de 16 ans.

Éviter de susciter de faux espoirs
Jens Spahn, ministre de la Santé, avait prévu de lancer une opération ciblée dès le mois de juin en réquisitionnant plus de 6 millions de doses pour les jeunes. Mais n'ayant pas sous la main les quantités nécessaires et au vu des délais de livraison reportés début juin par Pfizer/BioNTech, ce serait comme forcer les Länder à favoriser une tranche d'âge au dépit d'une autre.
Le maire de Berlin et président en exercice de la conférence des Premiers ministres des régions, Michael Müller a par ailleurs annoncé:
Il n'y avait pas de vaccins additionnels et qu'il ne fallait pas créer de faux espoirs.
En effet, à Berlin, après la levée de l'ordre de priorité du vaccin, la ruée chez les médecins s'est fait voir, l'allongement des listes d'attente est incroyable, si bien que la plupart des praticiens se retrouvent totalement submergés.
Certains donnent rendez-vous à leurs clients vers la fin juin, car les stocks de vaccins en main ne satisfont plus les demandes.
Un rapport bénéfice-risque encore ambigu
La commission allemande des vaccins (STIKO), si elle n'a pas encore cautionné la vaccination de ces jeunes, a par contre fait part de réticences.
En effet, elle estime que
Les informations manquent encore sur les risques de conséquences secondaires et constate un taux de contamination moins important du Covid-19 auprès de cette tranche d'âge.
Elle recommande de concentrer la vaccination sur les jeunes les plus vulnérables ou atteints de maladie chronique. Dans cette optique, Angela Merkel a passé la balle des décisions dans le camp des parents et des médecins, et éventuellement à leur mutuelle santé s'ils bénéficient d'une telle couverture.
Une baisse importante du nombre de cas
La chancelière a tenu à rassurer la population qu'indépendamment du nombre d'élèves vaccinés, la sûreté à l'école sera maintenue, et la reprise des cours en présentiel n'a aucun lien avec la vaccination. En réponse aux récriminations grandissantes, qui fustigent que les adolescents n'ont jamais été considérés dans la lutte contre le Covid-19, Angela Merkel a rétorqué que
Faire baisser le taux d'infection global était la meilleure solution pour protéger ces jeunes.
En effet, ce taux continue de descendre à mesure que la vaccination se généralise dans tout le pays. Actuellement, si 41 % des Allemands ont reçu leur première dose et plus de 15 % un rappel, le chiffre officiel est de 39,8 cas pour 100 000 habitants sur sept jours, chose inespérée depuis le début de la seconde vague.