Selon une étude de la Cnam, la crise du Covid a notablement pesé sur ses comptes. La pandémie a provoqué un surcoût de 17,5 milliards d’euros. Pour la branche santé de la sécu, les professionnels tablent sur un déficit de 31 milliards d’euros en 2021. Un chiffre qui frôle celui constaté en 2020.

Récemment, la Caisse nationale d'assurance maladie (Cnam) a remis en conseil d'administration son rapport intitulé « charges et produits pour 2022 ». D'après ce document, la vaccination contre le papillomavirus humain chez les adolescents et les enfants a connu une forte inflexion l'an passé. Les responsables révèlent que le nombre d'interventions enregistrées en 2020 affiche un écart d'un tiers comparé aux estimations initiales. Entre janvier et avril 2021, la situation demeurait inquiétante, avec un déficit de 27 %. Soit 103 000 doses administrées de moins que prévu.
En outre, les dépistages du cancer du col de l'utérus, du sein, et colorectal ont également considérablement chuté en 2020.
Les prévisions de l'Ondam largement dépassées
En effet, la crise sanitaire a entraîné un recul du suivi des cancers. Pendant le deuxième confinement, les enlèvements de tumeurs, c'est-à-dire les exérèses chirurgicales, ont baissé de 6,2 % sur l'ensemble de 2021. Concernant les prises en charge dans leur généralité, les activités se sont significativement effondrées en avril et en mai 2020.
Autre observation, des incidences négatives du coronavirus sur la comptabilité du secteur santé de la Sécurité sociale ont été relevées. En 2021, le déficit de la caisse d'assurance maladie, annoncé à 31 milliards d'euros, devait présenter les mêmes valeurs qu'en 2020. Pour information, celui-ci se situait l'année dernière à 30,4 milliards d'euros.
Depuis janvier 2021, la note s'alourdit de manière conséquente compte tenu de l'Objectif national des dépenses d'assurance maladie. Dans la loi de financement de la sécu, ce dernier se fixait sur un surcoût de 4,3 milliards d'euros. Un montant établi pour les douze mois de 2021.
Plus de 1 milliard d'euros d'économies attendues pour 2022
Sur ce point, les prévisions de dépenses montaient déjà à 13,4 milliards d'euros à la fin mai dernier. Dans les détails, le frais liés aux tests Covid-19 devraient exploser. Au départ, les responsables tablaient sur 2 milliards d'euros. Cependant, le coût final pourrait grimper jusqu'à 4,9 milliards d'euros. Quant à la vaccination, la Cnam devait initialement débourser 1,5 milliard d'euros. D'ici décembre prochain, ce chiffre s'élèverait à 4,6 milliards d'euros.
Dans ce cadre, les conséquences de l'épidémie de SARS-CoV-2 se traduisent par un dépassement de dépense estimé à 17,5 milliards d'euros. Pour le dépistage du virus, le surcoût atteint les 2,2 milliards d'euros. Parallèlement à cette situation, la Cnam ambitionne d'épargner 1,01 milliard d'euros en 2022. Soit 60 millions d'euros de plus comparé aux prévisions pour l'année en cours et 1,06 milliard d'euros de moins qu'en 2020.
Déposé au conseil de la Cnam le 2 juillet 2021, le rapport sera présenté aux parlementaires après approbation. Cette étape s'inscrit dans le cadre de l'élaboration du projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour l'année prochaine.