Si les mesures barrières ont été d’un grand secours pour la population mondiale dans le cadre de la limitation de la propagation du Coronavirus, elles ont aussi leurs inconvénients. En France, notamment, l’on a constaté une nette diminution des consultations médicales pour autres motifs que cette maladie depuis l’entrée en confinement en mi-mars. Une tendance qui se reflèterait sur les charges de la Sécu.

Alors que la lutte contre la pandémie du Covid-19 bat son plein, le recours aux autres formes de soins affiche une nette retenue. C'est du moins ce qui a été observé en France ces deux derniers mois, et ce, malgré le fait que les citoyens, qui sont en majorité des assurés sociaux, sont pris en charge par l'assurance maladie.
Par crainte d'être contaminés, sans nul doute, puisque parallèlement, la téléconsultation connait en revanche un véritable essor bien que cette solution soit plutôt dédiée aux cas moins sérieux. En tout cas, ce revirement se ressent au niveau des remboursements des frais de santé. Certains postes de dépense de la Sécu ont connu, en effet, des chutes vertigineuses.
Le confinement, des impacts considérables sur le quotidien
Il y a deux mois, la France a procédé à son confinement afin d'amoindrir le taux de contamination du Covid-19 sur son territoire. Une initiative qui a grandement impacté le quotidien des ménages. Ne serait-ce que d'observer les consultations à tendance baissière, pour des motifs autres que les symptômes afférents à l'épidémie. Au point d'inquiéter les médecins généralistes quant à la prise en charge tardive de ces pathologies.
Cette réaction proviendrait notamment de la crainte des malades de contracter le Coronavirus au cours d'un rendez-vous pour une consultation médicale. Ce qui explique alors la hausse considérable du nombre d'auscultations à distance depuis l'annonce d'Emmanuel Macron le 17 mars dernier bien que celles-ci présentent une certaine limite en cas de gravité de la maladie constatée.
Dans la même foulée, les indemnités journalières pour maladie ont affiché une recrudescence de 30%. Et ce, en dépit du fait que les arrêts de travail pour cause de vulnérabilité due à une pathologie chronique ou à la garde d'enfant sont partiellement remboursés. Les ventes de médicaments font également florès, avec une hausse de 16%, bien qu'il s'agisse d'un « phénomène de stockage ». Une nette croissance qui ne devrait pas durer, à en croire les résultats d'une récente étude de l'assurance maladie.
Une perte d'activité pour diverses professions de santé
Les chiffres communiqués par l'Assurance maladie sont on ne peut plus clairs en ce qui concerne la baisse du nombre de consultations autres que celles présentant des signes du Covid-19. En l'espace de deux semaines (juste après la mise en confinement), les remboursements ont régressé de 10% à 85% selon les professions.
Une tendance baissière qui ne peut signifier d'une chose : la perte d'activité pour diverses professions dans le secteur santé. Pour les médecins, le recul parait évident (de 30% chez les généralistes et 60% chez les spécialistes) suite à l'essor incontestable de l'e-consultation. Il est, par ailleurs, moins brutal pour le recours aux laboratoires de biologie médicale qui n'enregistre qu'un reflux de 30%. Tout comme le transport sanitaire qui, quant à lui, connait un ralentissement de 20%.
Selon la Cnam (Caisse nationale d'assurance maladie), ce sont les activités des kinés, des sages-femmes, des dentistes, des orthophonistes, des orthoptistes et des pédicures qui accusent un net ralentissement, avec respectivement 40% et 50% de remboursement en moins pour les deux premiers et entre 80% et 85% pour les quatre autres.