La stratégie de la campagne de vaccination vise à vacciner prioritairement les personnes les plus à risque face à la pandémie du covid-19, c’est-à-dire les individus du troisième âge. Ainsi, ce sont les plus de 75 ans que le gouvernement souhaite vacciner en premier. Toujours est-il que certains d’entre eux ont parfois du mal à obtenir un rendez-vous, c’est pourquoi la stratégie « aller vers » a été déployée.

Depuis le 2 mars, dans le cadre du dispositif « allez vers », une mesure visant à garantir l'accès aux vaccins des seniors en situation de précarité ou isolés a été mise en place à Nanterre. La CPAM des Hauts-de-Seine s'est de ce fait transformée en centre de vaccination.
Ici, ce ne sont pas les personnes de 75 ans et plus qui appellent pour essayer de décrocher un rendez-vous afin de recevoir une dose de vaccin. Au contraire, c'est le centre lui-même qui appelle les concernés pour leur proposer de se faire vacciner, qu'ils aient ou non une mutuelle senior. Quoique la CPAM92 contacte prioritairement les plus de 75 ans n'étant pas couverts par une assurance santé complémentaire.
Augmenter le rythme des vaccinations
Laura Salah, directrice de gestion des risques à la CPAM92 a tenu à expliquer l'initiative : grâce aux données à la disposition de l'assurance maladie, ils ont pu mettre sur pied une plateforme téléphonique pour contacter les personnes cibles. Selon elle, « aller vers » concernerait environ 4 000 individus dans le nord du département.
Grâce à ce dispositif, la campagne de vaccination à Nanterre devrait alors pouvoir s'accélérer. Durant la dernière semaine de février, l'organisme public a enregistré 102 injections, et 204 la première semaine de mars. Au responsable du centre, Anne Huynh, d'indiquer que grâce à cette mesure, ils pourraient augmenter le rythme à 400 injections par semaine. Elle rajoute toutefois que :
Ce qui prend le plus de temps c'est de contacter ce public fragile. Une fois ici, tout est très fluide.
Cette mesure devrait néanmoins permettre d'accélérer la vaccination des personnes jugées à risque, comme en témoigne un septuagénaire qui a déclaré que cela faisait des semaines que sa femme et lui souhaitaient prendre rendez-vous pour se faire vacciner, mais sans succès, jusqu'à ce que la Caisse primaire d'Assurance maladie de la région les contacte.
Un dispositif efficace
À en croire les dires de la CPAM92, ce nouveau dispositif est efficace puisque seulement une proportion minime des individus du troisième âge contactés ont déjà reçu une première dose du vaccin contre le covid-19.
Par ailleurs, Laura Salah souligne que très peu de personnes refusent la vaccination. Elle rajoute que le seul frein majeur qui incite les gens à ne pas vouloir se faire vacciner est la distance à parcourir pour parvenir jusqu'au centre. Mais à noter qu'une autre mesure propose de mettre à disposition de ces seniors une navette qui les emmènerait au centre puis les raccompagnerait à leur domicile. Il semblerait que, pour l'heure, cette mesure ne s'étende pas à Nanterre, mais cela ne saurait tarder.
Le dispositif déployé par la CPAM92 inciterait les seniors à se faire vacciner. Une résidente de Nanterre âgée de 76 ans peut d'ailleurs le confirmer. D'après ses explications :
Je n'avais pas spécialement envie de me faire vacciner et j'étais tranquille dans mon coin sans rien demander à personne ! Comme on m'a appelée pour me proposer de venir, je me suis dit que c'était l'occasion.