L’État vient de publier les conclusions des débats lors du dernier Ségur de la Santé, les personnels de santé vont, entre autres, bénéficier d’une revalorisation salariale en plus d’une prime de risque. Mais certains professionnels estiment que ces mesures sont encore insuffisantes, cela a mené à la création d’un collectif dénommé « Santé en danger ». Son fondateur a accordé un entretien à franceinfo.

Les cris de détresse du personnel de santé n’ont pas été totalement entendus

Les conclusions du dernier Ségur de la Santé n'ont pas été bien accueillies par certains professionnels du secteur. Ces derniers jugent que les mesures adoptées lors de cette réunion demeurent discutables et ils exigent une réouverture immédiate du Ségur. Arnaud Chiche, anesthésiste réanimateur à l'hôpital d'Hénin-Beaumont, est l'un des leaders de ce mouvement, il a créé un groupe Facebook dénommé « Santé en danger » qui rassemble actuellement plus de 99 000 membres, dont des syndicats.

Il a accordé un entretien à franceinfo, où il détaille les revendications de son collectif qui exigent notamment l'intervention de nombreux acteurs, dont la mutuelle santé.

Plus aucune surblouse, et bientôt plus de gants

Arnaud Chiche et ses confrères déplorent que les mesures adoptées lors du dernier Ségur ne s'étendent pas à tous les professionnels de la Santé. Ainsi qu'il l'a déclaré :

Les conclusions du Ségur sont nettement insuffisantes, nous demandons la réouverture du Ségur immédiatement pour lui donner une portée beaucoup plus large.

Selon ses dires, il y a un « ras-le-bol » général chez les soignants qui manquent de matériel. Il a révélé que ses collègues et lui-même étaient obligés d'utiliser des sacs poubelles comme surblouse. Un triste constat auquel devrait bientôt s'ajouter une pénurie de gants. Aussi a-t-il pointé du doigt le système en évoquant le fait que :

C'est une médecine tiers-mondiste.

Ce manque de matériels est d'autant plus inquiétant, car l'hypothèse d'une nouvelle vague de propagation du covid-19 prend de l'ampleur au vu du taux de contamination qui ne cesse de croitre depuis quelques semaines. De plus, les personnels de santé sont les plus exposés à la pandémie, il est donc nécessaire qu'ils disposent des outils adéquats.

Une réunion rassemblant « tout le monde »

Le collectif Santé en danger réclame un nouveau Ségur de la Santé. Et que cette fois-ci, tous les acteurs concernés soient présents. En effet, comme l'a souligné Arnaud Chiche, les représentants de certains métiers du domaine médical n'ont pas été conviés à la réunion, on peut entre autres citer les sages-femmes. À l'anesthésiste-réanimateur de déplorer cette exclusion :

Rendez-vous compte, les professionnels dépositaires de la sécurité de prise en charge des mamans et des bébés de France n'étaient pas autour de la table, c'est ahurissant !

Le gouvernement a déjà fait des efforts certes, mais « Santé en danger » juge que cela demeure insuffisant. Arnaud Chiche a d'ailleurs fait part de ses revendications à franceinfo :

Nous demandons également la réouverture du Ségur immédiatement et pour lui donner une portée beaucoup plus large, à toute la santé pour tous les partenaires de la santé : l'ambulancier privé, l'orthophoniste, l'éducateur spécialisé, les sages-femmes, l'infirmière de puériculture, l'aide-soignante, l'ASH (agent de service hospitalier), tout le monde. Et on demande aussi de participer activement à la reconstruction totale de la santé.

Cette réforme du système de santé français est une problématique récurrente à laquelle l'État fait face, mais jusqu'à présent elle n'a pas pu être concrétisée.